Tout commence quand dans une séance sur le texte du pouvoir d’achat, le député LFI Emmanuel Fernandes évoque la “minorité présidentielle”, une expression souvent brandie par les révolutionnaires en direction des députés de toute la Macronie. Reprenant le discours, la rapporteure du texte Charlotte Parmentier-Lecoq le répète : “Ce n’est pas la minorité présidentielle, mais la majorité présidentielle et la minorité mélancolique. Pour ne pas être confus », dit-il, sous les applaudissements de l’équipe Renaissance. Mais la présidente de séance Caroline Fiat, qui est elle-même députée LFI de Meurthe-et-Moselle, ironise : “Merci madame la rapporteure et merci d’accueillir monsieur Mélenchon, absent de ces bancs, qui appréciera.” Les protestations sont en direct dans le demi-cercle, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en haut de l’article. Caroline Fiat tente de se défendre en arguant que le règlement intérieur de la Convention impose “de ne pas signaler les absents”. Le chahut persiste, avant la suspension de la réunion demandée par la présidente du groupe Renaissance Aurore Bergé. A l’unanimité, les élus de la majorité ont critiqué le comportement de Caroline Fiat : “On a vu un président de séance, à qui le règlement impose la neutralité, réagir en prenant la défense de M. Mélenchon qui n’était pas à la séance”, souligne Violette Spillebout, députée pour North, sur le microphone LCP. “Il ne lui est pas possible de continuer à présider la réunion”, estime-t-il, avant d’évoquer le changement de président demandé par Aurore Bergé.

“Un peu d’humour”

Pourtant, la reprise de la rencontre s’est faite sous la houlette de Caroline Fiat. Dans un “rappel des règles de l’article 49”, Aurore Bergé a souligné que “le président de séance doit garder une neutralité qui est ce que la fonction appelle”. “Je pense que nous avons besoin de calme dans ces discussions, mais ce calme ne peut exister que si nous avons une assurance de neutralité de la part de la présidence de séance”, ajoute-t-il. Dans le détail, l’article 49 du règlement intérieur de la Convention auquel se réfère Aurore Bergé ne précise pas explicitement l’attitude à adopter par le chef de séance. Il s’agit plutôt d’organiser des réunions et des discours. Caroline Fiat affirme toutefois avoir “pris note” de la remarque de son collègue de la Renaissance. Le député LFI a reçu le soutien inattendu du RN qui a critiqué un ajournement de séance “prolongé” alors que de nombreux articles du projet de loi sur le pouvoir d’achat doivent encore être votés. La cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a pour sa part mis en cause la rapporteure Charlotte Parmentier-Lecoq “qui n’était pas dans son rôle en appelant à nouveau Jean-Luc Mélenchon”. “Je sais que Jean-Luc Mélenchon vous manque (…) mais Madame la Présidente a joué son rôle, avec un peu d’humour”, a répondu Mathilde Panot. À voir aussi sur Le HuffPost : ‘Pas de compromis avec vous’ : les propos de ce député LREM fâchent l’opposition