Publié à 11h52
                Émilie Bilodeau La Presse             

Le joueur a d’abord demandé à la jeune femme, par SMS, si elle avait contacté la police. Cette dernière a répondu qu’elle avait parlé de sa soirée avec sa mère et que cette dernière avait pris l’initiative d’appeler la police contre son gré. “Tu as dit que tu t’amusais”, répond le joueur. « J’étais vraiment ivre, je ne me sentais pas bien du tout après. Mais je n’essaie pas de causer des problèmes à qui que ce soit”, poursuit-il. “J’ai accepté d’aller avec toi, mais tout le reste après ça, je ne m’y attendais pas.” J’avais juste l’impression qu’on se moquait de moi et qu’on profitait de moi”, poursuit-il. Le joueur de hockey souhaite que la jeune femme demande à sa mère d’abandonner la plainte. “Tu dois parler à ta mère maintenant pour clarifier les choses avec la police avant que ça n’aille trop loin.” Il s’agit d’un cas grave de fausse déclaration et pourrait avoir des implications importantes pour de nombreuses personnes, y compris vous », a-t-il écrit. La femme s’excuse pour les ennuis qu’elle a peut-être déjà causés. Dans les heures qui ont suivi, le joueur de hockey a envoyé quelques textos à la jeune femme pour s’assurer que sa mère avait corrigé sa version des faits avec la police. “Pouvez-vous s’il vous plaît apprendre comment faire cela et contacter la police”, demande le joueur. Le soir, la jeune femme finit par répondre : “Je leur ai dit que je n’irai pas plus loin et que c’était une erreur. Vous devriez être en ce moment et j’espère que rien de plus n’en sortira. » Cet échange de messages texte a été présenté au quotidien Globe and Mail par les avocats de sept membres anonymes de l’équipe canadienne de hockey junior 2018. Ils ont également montré deux vidéos qui ont été filmées le soir du 19 juin 2018 à l’hôtel de London, en Ontario. où logeait l’équipe sportive. Les enregistrements de 6 et 12 secondes montrent la jeune femme semblant consentir au déroulement de la soirée. « Est-ce que ça vous va ? demande une voix masculine inconnue. “Je suis d’accord avec ça”, répond la femme. Les avocats des sept joueurs ont voulu prouver que les actes sexuels étaient consentis et que la plaignante n’était pas effrayée, intimidée ou ivre, comme elle le prétendait. L’avocat de la victime présumée n’a pas commenté l’article car l’enquête est en cours, a-t-il déclaré. Hockey Canada est au centre d’un scandale pour avoir tenté de dissimuler des allégations de viol collectif. L’organisation a fait face à un procès de plusieurs millions de dollars qui a été réglé à l’amiable en mai dernier. Le montant de la transaction n’a jamais été dévoilé. L’affaire fait l’objet d’une enquête par Hockey Canada, la Ligue nationale de hockey et le Parlement.