de Laetitia Volga PARIS (Reuters) – Les principaux marchés boursiers européens devraient s’ouvrir mardi alors que les rendements des obligations d’État continuent de grimper dans un contexte de craintes d’une inflation illégale qui pourrait conduire à un nouveau resserrement de l’échelle monétaire aux États-Unis. Les contrats à terme sont en baisse de 1,4% pour le CAC 40 à Paris, 1,41% pour le Dax à Francfort, 0,53% pour le FTSE à Londres et 1,36% pour l’EuroStoxx 50. La question de l’inflation est essentielle à l’approche de la publication des données mensuelles des prix à la consommation aux Etats-Unis (12h30 GMT), dont une nouvelle accélération pourrait conforter la Réserve Fédérale dans le scénario d’un plus grand resserrement monétaire. Le Consensus de Reuters s’attend à ce que les prix à la consommation aux États-Unis augmentent de 8,4 % en glissement annuel en mars, la plus forte augmentation depuis janvier 1982. “Nous sommes assez agressifs pour augmenter les taux d’intérêt aux États-Unis et nous pensons que ce n’est pas seulement l’ampleur du resserrement monétaire mais son rythme qui affectera les investisseurs”, a déclaré Elizabeth Tian, responsable de la gestion obligataire chez Citigroup à Sydney. Reuters. “Les marchés boursiers ont été très solides … mais nous nous attendons à ce que la réunion de la Fed en mai aboutisse à une annonce visant à réduire l’assouplissement monétaire et c’est à ce moment-là que nous pourrons voir la volatilité des actions”, a-t-il ajouté. En Allemagne, l’inflation corrigée de l’inflation (IPCH) a atteint un sommet en 40 ans de 7,6 % en glissement annuel en mars, selon les données finales publiées par Destatis. UNE ROUTE La Bourse de New York a clôturé en baisse lundi, la hausse continue des rendements obligataires pesant sur les grandes actions en croissance. La moyenne industrielle du Dow Jones a chuté de 1,19% à 34 308,08 points, le S&P-500 a perdu 1,68% à 4 412,83 points et le Nasdaq Composite a chuté de 2,18% à 13 411,96 points. A l’heure actuelle, les contrats à terme affichent une baisse de 0,25% à 0,4% à l’ouverture. EN ASIE À la Bourse de Tokyo, le Nikkei a chuté de 1,81% à un plus bas de quatre semaines alors que les valeurs technologiques, poids lourds de l’indice, ont chuté dans le sillage de la séance négative à Wall Street. Kochi Kurose, stratège en chef chez Resona Asset Management, a déclaré que les inquiétudes de la Chine concernant le COVID-19 et la hausse des prix des matières premières affectaient également la tendance. En Chine, l’indice CSI 300 des hautes capitalisations (+ 1,53 %) et l’indice Shanghai SSE (+ 1,2 %) ont progressé, un mouvement que les analystes imputent à l’assouplissement de la réglementation des jeux vidéo. LE PRIX Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt d’Etat américain à 10 ans a augmenté de plus de quatre points de base à 2,8224%, après avoir atteint le plus haut niveau depuis décembre 2018 à 2,8360%. L’équivalent allemand gagnait dans les premiers échanges près de trois points de base, atteignant 0,833% au plus haut depuis juillet 2015. Il en va de même pour le dix ans français, qui grimpait à 1,348%. CHANGEMENTS Les fluctuations sont limitées sur le marché des changes où le dollar accumule 0,22% contre un panier de devises de référence pour la neuvième séance de hausses successives sous l’effet des hausses de taux d’intérêt de la Fed. L’euro a légèrement baissé, autour de 1,0863 dollar, après avoir été soutenu avant-hier par les résultats du premier tour de l’élection présidentielle en France. HUILE Les prix du pétrole ont augmenté, compensant certaines des pertes de la veille alors que le marché pesait sur les sanctions contre le secteur énergétique russe et que l’OPEP a averti qu’il ne serait pas en mesure de compenser la perte de brut russe. Le Brent a augmenté de 2,97% à 101,4 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a augmenté de 3,13% à 97,24 dollars. Lundi, les deux ont perdu environ 4% sur fond de craintes de demande en raison de la crise sanitaire en Chine. (Laetitia Volga, commissaire Bertrand Boucey et Jean-Michel Bélot)