• Lisez aussi : Après l’inflation, la récession Jamais auparavant il n’y a eu une augmentation aussi soudaine depuis mai 2000 et “les Canadiens devraient s’attendre à davantage d’augmentations”, prévient le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, rappelant qu’avant la pandémie le taux était de 1,75%. Cependant, les prix de l’immobilier ont augmenté pendant la pandémie. Ainsi, la hausse des taux hypothécaires sera un défi majeur pour les consommateurs, étant donné que le taux d’endettement des ménages est parmi les plus élevés au monde. Par conséquent, les consommateurs devraient s’attendre à de nouvelles hausses des taux hypothécaires et des taux des prêts bancaires en général. En janvier, la banque centrale a relevé le taux directeur d’un quart de point de pourcentage (0,25%). Il estime désormais qu’un frein plus stable est nécessaire pour ramener l’inflation vers l’objectif de 2 %. “Nous nous engageons à utiliser notre taux directeur pour ramener l’inflation à l’objectif et nous prendrons des mesures énergiques pour y parvenir, si nécessaire”, a déclaré le gouverneur Macklem. A 5,7%, l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a largement dépassé l’objectif, mais aussi les prévisions publiées en janvier. La Banque prévoyait alors une inflation de 5,1% au premier trimestre et une baisse à 3% en fin d’année. Mais elle doit revoir ses prévisions alors que la tempête secoue de plus en plus l’économie mondiale. “La guerre en Ukraine stoppe la reprise mondiale”, “l’instabilité a augmenté”, “la confiance est en baisse”, a déclaré la banque. La guerre fait monter les prix du pétrole, du gaz et des matières premières et perturbe les chaînes d’approvisionnement mondiales, la Russie et l’Ukraine étant de grands exportateurs de marchandises. Pour aggraver les choses, de nouveaux cas de COVID-19 choquent l’économie chinoise. Dans ce contexte, la Banque du Canada estime qu’il faudra d’ici 2023 réduire l’inflation à 2,8 %. Mais pour y parvenir, en plus de régler le conflit en Europe, il faut empêcher l’économie canadienne de s’emballer. À l’heure actuelle, la croissance est forte, le marché du travail est tendu et la croissance des salaires est à la hausse, note la Banque. En conséquence, de plus en plus d’entreprises signalent qu’elles ont du mal à répondre à la demande et qu’elles pourraient augmenter leurs prix à mesure que leurs coûts de production augmentent. Ils paient de plus en plus pour les matières premières et le transport, mais aussi pour attirer et retenir les travailleurs à un moment où le taux de chômage est à son plus bas. Il existe donc “un risque croissant que des anticipations d’inflation élevées s’enracinent”, craint la Banque. Actuellement, les anticipations d’inflation augmentent à court terme (un ou deux ans), mais restent plus stables à long terme (5 ans). La prochaine décision sur les taux d’intérêt sera annoncée le 1er juin. M. Macklem rappelle que le taux directeur devrait progressivement revenir au « neutre », soit entre 2 et 3 %, voire un peu plus. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Avez-vous un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous à [email protected] ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.