Publiée ce jeudi 7 avril dans la revue Nature, cette nouvelle étude s’est penchée sur les différentes blessures au crâne et au col de Big John. Après analyse, les enquêteurs ont découvert qu’il s’agissait très probablement d’une querelle avec un proche, qui a vraisemblablement causé sa mort. Mais ce n’est pas tout. Cette découverte répond également à de nombreuses questions sur le traitement des dinosaures. Sur la base de leurs découvertes, les chercheurs affirment en fait que les mécanismes régissant le processus de récupération chez ces reptiles géants semblent être similaires à ceux des mammifères.
Qu’est-ce qui a tué “Big John” ?
“Big John” n’est pas un inconnu. Véritable star dans le monde des fossiles, c’est le plus célèbre des Triceratops. Issu de Triceratops horridus, c’est une espèce de dinosaure à cornes caractérisé par son large collier à l’arrière de son crâne, formé plus précisément par un os du crâne, l’épineux. Il a été suggéré que ce collier en os servait de protection contre les blessures subies lors des courses, soit contre des prédateurs tels que le célèbre T-rex ou bien d’autres parents. Tirant son nom de sa grande taille, Big John est en effet le plus grand fossile de Triceratus jamais découvert, 5 à 10 % plus grand que les autres fossiles connus. C’est aussi l’un des mieux conservés : 60 % de son squelette a été retrouvé, dont les trois quarts de son crâne. Ce trésor paléontologique est donc une mine d’informations, comme l’ont découvert Ruggero D’Anastasio et ses associés. Examinant le crâne du triceps, ils ont analysé les traces de blessures qui se trouvaient dans le fossile. Plus précisément, l’impact en forme de trou de serrure sur l’os malpighien droit (spécifique à certains vertébrés et forme le fameux collier du triceps). Ruggero D’Anastasio / NatureLe fossile de Big John montre une blessure à ses cheveux, qui pourrait avoir été l’une des causes de sa mort. Après analyse, les chercheurs ont conclu qu’il s’agissait du résultat d’un événement traumatisant, qui aurait pu survenir lors d’une querelle avec un autre proche. Cependant, l’animal n’est pas mort instantanément. En effet, l’analyse chimique a révélé la présence de substances qui sont dans les phases de cicatrisation d’une plaie osseuse. L’analyse microscopique a révélé un os nouvellement formé et cicatrisant avec des signes typiques de la phase de remodelage osseux. Avec ces données, les chercheurs ont trouvé de nombreuses similitudes entre les processus de guérison des dinosaures et ceux des mammifères. Cependant, la récupération n’a pas été parfaite, car la surface de l’os au site de la blessure est irrégulière et présente des dépôts osseux en forme de plaque. Ces données indiquent, comme le suggère l’étude, le résultat d’une inflammation (ou éventuellement d’une infection). Cependant, il est difficile d’être sûr que ce soit la cause du décès de “Big John”. Cela confirme cependant l’hypothèse développée à partir de la seconde moitié du XXe siècle selon laquelle la famille des Trikeratopi, les Keratopsides, seraient des combattants qui traiteraient durement leurs proches. À voir également sur le HuffPost : Ce reptile volant est le plus grand jamais découvert au Jurassique