Selon le document de 34 pages, dont le contenu a été confirmé au Monde par diverses sources, la Commission considère que le plan stratégique de la France “ne soutient que partiellement la transition écologique dans les domaines agricole et forestier”. Un outil créé par la France est particulièrement critique : la certification Haute Valeur Environnementale (HVE), qui permettra aux agriculteurs d’accéder aux écosystèmes, le paiement vert prévu dans la future PAC. La Commission note “avec inquiétude” que ce label offrirait le même niveau de rémunération que l’agriculture biologique, “alors que [son] le cahier des charges est beaucoup moins contraignant”. Lire aussi Article pour nos abonnés Les arbitrages de la France pour la future PAC suscitent d’intenses tensions
Depuis le lancement du PSN français en mai 2021, l’inscription de la certification HVE dans les écosystèmes est sous le feu des critiques. Le ministère de l’Agriculture a fait part de son intention de revoir les modalités d’accès au HVE, mais les futurs cahiers des charges ne sont pas encore connus. “Dans ce contexte, il est demandé à la France soit de reporter l’inclusion des options d’accès à l’écosystème par la certification HVE, (…) soit de suspendre ces options sur le PSN”, écrit Bruxelles.

“Risque de luxation”

“Les lacunes du PSN qui sont dénoncées depuis des mois ont été relevées par la Commission”, a déclaré l’écologiste Benoît Biteau. HVE est une des faiblesses du design français – ce n’est pas la seule, c’est révélateur. Pas une étape intermédiaire vers le bio, HVE est un interrupteur qui détourne les agriculteurs du bio. » Plus généralement, la Commission se dit “préoccupée par la conception globale de l’écosystème ainsi que par le faible niveau d’ambition environnementale et climatique proposé”. Elle propose un « paiement de troisième palier qui récompense les agriculteurs pour l’adoption des pratiques les plus vertueuses, ainsi qu’une prime spécifique pour les sites Natura 2000 ou les habitats d’espèces couvertes par des orientations nature ». Une demande exprimée par des agriculteurs bio qui souhaitent que leurs pratiques respectueuses de l’environnement soient reconnues financièrement. Il ne vous reste plus qu’à lire 55,33% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.