Un an plus tard, l’économie est de nouveau sur les rails et le Canada doit composer avec une hausse du prix du baril de pétrole, une augmentation importante du panier alimentaire, une inflation qui n’a pas été observée depuis 30 ans, des pénuries de main-d’œuvre, une forte crise du logement , sans parler des effets de la guerre sur l’Ukraine.
Chrystia Freeland, qui déposera le premier budget du gouvernement libéral de Justin Trudeau depuis sa réélection à la Chambre des communes vers 16 heures, a cependant une certaine marge de manœuvre pour faire ses choix, car le déficit devrait être moins élevé que prévu.
Le directeur parlementaire du budget (DPB) a déclaré début mars qu’il avait prévu un déficit de 47,9 milliards de dollars pour le prochain exercice en raison de recettes fiscales plus élevées que prévu. Le département du Trésor prévoyait en décembre que le déficit serait de 58,4 milliards de dollars début avril, soit une différence de 10,5 milliards de dollars.
Le gouvernement Trinto pourrait être tenté d’investir dans la défense nationale. CBC News rapporte que 8 milliards de dollars de nouveaux fonds seront alloués à ce poste.
Il faut dire que la guerre en Ukraine affecte le recensement des Forces armées canadiennes. Le Canada a envoyé des armes, des munitions, du matériel et divers équipements aux troupes ukrainiennes pour combattre l’envahisseur russe. Ce conflit a également mis en évidence une menace russe potentielle pour l’Arctique.
De plus, Ottawa subit des pressions de la part de ses partenaires de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) pour qu’il consacre au moins 2 % de son produit intérieur brut au PIB à son budget militaire. Le gouvernement fédéral consacre actuellement 1,4 % de son produit intérieur brut à cet équivalent. Nous allons augmenter nos dépenses de défense, a déclaré récemment la ministre Anita Anand.
Par ailleurs, le Premier ministre a annoncé le 28 mars que son gouvernement entamait des négociations finales avec le constructeur américain Lockheed Martin pour l’acquisition de 88 avions F-35. Pour remplacer à lui seul le CF-18 vieux de 40 ans, Ottawa prévoit dépenser près de 20 milliards de dollars.
L’influence du Nouveau Parti Démocratique NPD
L’entente conclue entre le Parti libéral du Canada (PLC) et le Nouveau Parti démocratique (NPD) le 22 mars dernier, permettant au gouvernement Trinto de rester au pouvoir jusqu’en 2025, pourrait aussi affecter le contenu du budget.
Le chef du NPD Jagmeet Singh et le premier ministre canadien Justin Trudeau
Photo : La Presse Canadienne / Sean Kilpatrick
Le Nouveau Parti démocratique (NPD) demande, entre autres, le lancement d’un programme universel d’assurance-médicaments, un régime de soins dentaires pour les Canadiens à faible revenu et des mesures pour rendre le logement plus abordable et améliorer le logement au Canada. Profiter.
Dans le même temps, le budget de Freeland pourrait inclure un certain nombre de mesures environnementales visant à lutter contre le changement climatique. Entre 2018 et 2020, le Canada a fourni 14,5 fois plus de soutien à l’industrie des combustibles fossiles qu’à l’industrie des énergies renouvelables. C’est le seul pays du G7 dont les émissions ont augmenté depuis la signature de l’Accord de Paris en 2015.
“Une réduction substantielle de la consommation et de la production de combustibles fossiles, ainsi que le désinvestissement du secteur privé et la fin des subventions dans ce secteur, sont essentiels pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris”, a déclaré le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. (GIEC) dans son dernier rapport publié le 4 avril.
Il sera intéressant de voir si le gouvernement fédéral, qui vient de donner son aval au projet pétrolier Bay du Nord, entend supprimer les subventions à l’exploitation des énergies fossiles, imposer une taxe supplémentaire de 3% sur les bénéfices des compagnies pétrolières et créer un engagement. crédit d’impôt carbone investissement.
Rappelons que les provinces réclament depuis longtemps une augmentation des transports sanitaires. Ottawa entendra-t-il cette fois leurs appels répétés? En revanche, aucun nouveau fonds n’est prévu pour lutter contre le coronavirus. Le gouvernement fédéral fournira-t-il un dossier spécial aux peuples autochtones pour régler le problème de l’accès à l’eau potable et améliorer les services aux enfants? Et les infrastructures ?
Finances publiques
Dans son point de presse financier du 14 décembre, la secrétaire Chrystia Freeland a déclaré que le solde budgétaire devrait passer de 145 milliards de dollars (2021-2022) à 58 milliards de dollars (2022-2023). Il a fixé un retour à l’équilibre dans un horizon de cinq à six ans.
Dans ce document, la croissance du produit intérieur brut (PIB) réel a été révisée légèrement à la hausse à 4,2 % en 2022. Le ratio de la dette au PIB a été révisé à la baisse à 48 % cette année. La dette devrait atteindre 1250 milliards en 2022-2023.
L’économie canadienne se porte bien, malgré l’augmentation importante du coût de la vie. Globalement, il a augmenté de 0,2 % en janvier, selon Statistique Canada, qui estime une hausse de 0,8 % en février. Les derniers détails seront annoncés fin avril.
Le marché du travail se porte bien. Le taux de chômage est passé de 6,5 % en janvier à 5,5 % en février, soit encore moins que les 5,7 % enregistrés en février 2020, avant le début de la pandémie de COVID-19 au Canada.
L’inflation est passée de 5,1 % en janvier à 5,7 % en février. De son côté, le salaire moyen n’a augmenté que de 3,1 %. Les prix des aliments ont augmenté de 7,4 % en février, selon Statistique Canada. Il s’agit de la plus forte augmentation annuelle depuis mai 2009. Les coûts de logement ont augmenté de 6,6 % en février, la plus forte augmentation depuis août 1983.
Dans un tel contexte, le ministre des Finances pourrait également décider d’aider les contribuables – dont le pouvoir d’achat est en baisse – en allégeant leur pression fiscale.