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Le règlement sur l’air pur entrera en vigueur le 28 avril. Le Conseil des ministres a récemment publié son décret, confirmant que la nouvelle norme pour le nickel dans l’air passera à 70 nanogrammes par mètre cube (ng/m3) par jour, ainsi qu’à une moyenne de 20 ng/m3 par an.
La norme actuelle est de 14 ng/m3 en tout temps.
Cependant, plusieurs scientifiques, citoyens de Limoilo et d’ailleurs s’y sont opposés. Le maire de Québec, Bruno Marsad, s’oppose également à l’augmentation après avoir entendu les explications d’experts du gouvernement et de la santé publique régionale.
“Le Comité interministériel d’examen du modèle nickel, dont les travaux ont été remis en mars 2019, a conclu qu’il était à la fois bénéfique et sûr de modifier la norme de nickel spécifiée par le purificateur d’air afin d’atteindre une solution optimale sur les plans économique, environnemental et social”, demande le gouvernement dans son communiqué.
“La norme annuelle est la norme la plus largement utilisée au niveau international, de nombreux pays n’appliquant pas de norme quotidienne.”
Depuis plusieurs semaines, le ministre de l’Environnement Benoit Sarrett soutient que l’augmentation de la norme se fonde sur des données et des études scientifiques.
Pour le gouvernement Legault, le nickel est « une composante clé de l’électrification des transports » et de la stratégie de développement de la filière des batteries de véhicules électriques.
Le maire frustré
Le maire de Québec n’a pas tardé à réagir à la décision du gouvernement Legault. “La décision du ministre est contraire à la position adoptée à l’unanimité par le conseil municipal le 7 février. “Je ne peux certainement pas m’en réjouir”, a déclaré Bruno Marchand dans un communiqué écrit.
Pour lui, le gouvernement avait le “devoir” d’expliquer comment il pouvait faire respecter la réglementation. “Je vous rappelle que nous avons montré qu’il y a de fréquentes violations de la norme actuelle et que des sanctions ne sont jamais imposées. Le ministère de l’Environnement doit maintenant expliquer aux citoyens soucieux de leur santé comment il va imposer la nouvelle norme. D’ici là, nous travaillerons évidemment avec le ministère pour installer la nouvelle station de comptage promise.
Cependant, les parents de Limoilou sont très inquiets pour la santé de leurs enfants car la qualité de l’air du secteur est affectée par la poudre de nickel.
Dans une brève mise à jour de 227 pages publiée récemment, la ville de Québec demande une « exemption » afin d’être « exemptée » de l’application de la nouvelle norme.
Québec a rejeté cette demande.
Aucune acceptation sociale
Les partis d’opposition ont aussi vivement réagi à la décision du gouvernement caquiste.
“Comment François Legault peut-il parler d’acceptation sociale du tram alors qu’il ne s’intéresse pas au nickel ? La Coalition Avenir Québec ne respecte pas la loi sur le développement durable et le principe de précaution. “Les électeurs s’en souviendront”, a écrit Sylvain Gaudreault.
La libérale Isabelle Melançon estime que le ministre de l’Environnement Benoit Charette n’est plus crédible.
“On a un ministre de l’Environnement qui élève le niveau de nickel dans l’air, autorise le déversement de déchets miniers dans les lacs, qui dit qu’il n’a pas besoin du BAPE pour le 3e lien, qui croit que le tunnel CAQ va réduire l’étalement urbain”, a-t-il dit. .
Le chef de l’opposition officielle à l’hôtel de ville de Québec, Claude Villeneuve, a aussi été choqué hier. “L’acceptabilité sociale est une belle idée à bousculer quand on veut mettre des conditions sur le tram, mais ce n’est pas un prérequis quand il s’agit de la qualité de l’air des Québécois.”
Le gouvernement va retrouver la population du centre à la rue dans les prochains mois, estime-t-il. « En gros, on sacrifie l’air des Québécois pour sauver des emplois à Bécancour. Selon lui, la question sera un enjeu électoral dans la région cet automne.
En collaboration avec Stéphanie Martin