Le SPF prévient toutefois que les résultats de cette étude doivent être interprétés “avec prudence”: “Ces résultats sont à prendre avec précaution, car ils sont basés sur un groupe de volontaires”, a insisté Laure Carcaillon, épidémiologiste au SPF. le vendredi matin. La proportion déclarée de personnes infectées par le Sars-CoV-2 “est cependant comparable à celle estimée par les systèmes de surveillance”. Franceinfo fait le point sur ce qu’il faut retenir de cette étude.
Fatigue, troubles de l’odorat… Symptômes du long Covid
L’étude SPF est basée sur la définition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) du Covid à long terme. La fondation des Nations Unies considère que la maladie “apparaît généralement dans les trois mois suivant l’infection, avec des symptômes et des effets qui durent au moins deux mois. Aucun autre diagnostic ne peut expliquer les symptômes et les effets de la maladie après le Covid-19”. Quant aux symptômes, les plus fréquemment rapportés sont répertoriés sur le site de la Haute Autorité de santé. Des fatigues, des troubles neurologiques, cardiothoraciques, olfactifs et gustatifs, digestifs et cutanés, ainsi que des douleurs sont rapportés. Il est donc logique que les pneumologues (16%), les neurologues (11%) et les infectiologues (5%) soient devenus les spécialistes les plus consultés par les personnes atteintes de Covid prolongé, selon les conclusions de Santé publique France.
Plus de 2 millions d’adultes sont concernés en France
L’étude montre que 4% des répondants du groupe des volontaires adultes présentent les critères d’un Covid long. Parmi les personnes interrogées ayant eu une “infection probable ou confirmée” au Covid-19 il y a plus de trois mois, le chiffre monte à 30%. Plus le temps s’écoule depuis la dernière infection, plus ce nombre est faible : la prévalence chute à 20 % dix-huit mois après l’infection. La Santé publique française, qui a appliqué cette estimation de prévalence à l’ensemble de la population, estime que 2,06 millions d’adultes souffraient de Covid prolongé début avril 2022, au moment de l’étude.
Les femmes, les travailleurs et les personnes hospitalisées sont les plus touchés
Cette étude renseigne également sur le profil des personnes touchées par le Covid de longue durée. Parmi les personnes infectées, la prévalence est plus élevée chez les femmes (33,8 %) et les travailleurs (32,3 %). La population active comprend les personnes occupées et les chômeurs, selon la définition de l’INSEE. Enfin, la prévalence est plus élevée chez ceux qui déclarent avoir été hospitalisés (38 %). Santé publique France n’a pas reconnu l’âge comme un facteur lié au développement de cette pathologie.
Le médecin généraliste, « premier point de contact »
Face à ces symptômes persistants, les patients consultent d’abord leur médecin généraliste. 87% des personnes atteintes d’une condition post-Covid-19 avaient consulté un médecin généraliste dans l’année précédant l’enquête, contre 79% des participants infectés par le Sars-CoV-2 et 79% des participants non infectés. « Ce professionnel est donc le premier point de contact pour assurer le diagnostic et la bonne prise en charge de la condition post-Covid-19. Il semble nécessaire d’être bien renseigné par lui sur la pathologie et les dispositifs complémentaires de prise en charge », recommande le SPF. A noter que près de 11% des enquêtés atteints de Covid long n’ont pas sollicité de soins dans les 12 mois précédant l’étude. Une deuxième étude du SPF, dans un échantillon aléatoire de la population générale, est prévue “à la fin de l’été”. Il devrait produire des estimations “plus robustes” du recours aux soins, de la santé mentale et de la qualité de vie des personnes touchées par un Covid prolongé.