Présidentielle : regardez la campagne de l’entre-deux tours dans notre direct
Des campus actifs à Paris ou à Nancy
A Paris, la Sorbonne, université emblématique de la capitale, est assiégée depuis mercredi après-midi. Des centaines d’étudiants y tiennent une assemblée générale interuniversitaire dans l’un des amphithéâtres. Dans les vitrines de l’immeuble, une banderole proclame : “La Sorbonne s’est emparée de Macron, de Le Pen et de leur monde.” L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne restait “partiellement occupée” jeudi midi, selon le service communication de l’université, contacté par l’AFP. PARIS – Plusieurs centaines d’étudiants bloquent la #Sorbon depuis hier. En colère contre les résultats des élections, de nombreuses assemblées générales sont organisées pour s’organiser. Malgré le dispositif policier d’hier soir, les supporters ont continué d’entrer et d’amener de quoi continuer l’action. pic.twitter.com/LMHuUZ4tVv — Clément Lanot (@ClementLanot) 14 avril 2022 Jeudi après-midi, plusieurs centaines d’étudiants se sont rassemblés devant l’entrée principale de l’université, place de la Sorbonne, criant notamment : “Non, non, non à Lepen ou à Macron !” Une barrière CRS les empêchait d’accéder au bâtiment. Les CRS les ont repoussés et ont utilisé des gaz lacrymogènes sans faire de blessés. Des étudiants ont jeté divers objets sur les fenêtres de l’université. Ordures, extincteurs, bouteilles, meubles… Tension devant la #Sorbonni : des manifestants tentent d’empêcher l’érection d’un barrage autour de l’immeuble. Gaz lacrymogènes et missiles. pic.twitter.com/nXjLfiXAtq — Clément Lanot (@ClementLanot) 14 avril 2022 Une centaine d’étudiants ont également été interdits d’accès à Science Po Paris, rue Saint-Guillaume, où Emmanuel Macron étudiait principalement. ET IMMÉDIATEMENT Sciences Po Paris est bloqué à l’entrée de Saint-Guillaume 27. #Bloquer #SciencesPo #SciencesPoParis pic.twitter.com/IPg3EgZ90S – WESHCULTURE (@weshculture) 14 avril 2022 En plus de la Sorbonne et de Sciences Po Paris, les installations de l’Ecole Normale Supérieure (ENS) sont hébergées sur le campus Jourdan dans le 14e arrondissement de Paris. L’ENS (École Normale Supérieure) est en état de siège depuis lundi matin sur le campus Jourdan à Paris contre Emmanuel Macron et Marine Le Pen. L’université Paris 8 a été bloquée hier face aux deux candidats qualifiés pour le second tour. #présidentielles2022 pic.twitter.com/sC8hedKMmG – Citoyen anonyme (@AnonymousCitizen) 12 avril 2022 En dehors de la capitale, les entrées du campus de Sciences Po à Nancy ont été bloquées mercredi, selon France 3 Grand Est, et 80 personnes se sont rassemblées devant l’antenne de Reims jeudi, selon la préfecture.
Cours à distance jusqu’à ce week-end
A l’université Paris 1, le service communication a expliqué à l’AFP que les cours étaient “maintenus à distance” jusqu’au “samedi 16 avril inclus”. Tous les sites – une dizaine, dont Tolbiac – sont “fermés aux étudiants mais ouverts aux personnels”. A Sciences Po Paris, l’administration a tenu à rappeler qu’”en tant qu’université en sciences humaines et sociales”, la fondation “est un lieu d’échanges, de recherche et d’accès au savoir”. L’administration “regrette toute restriction au libre exercice de ses missions”. pic.twitter.com/CyC65Zlz0G — Sciences Po (@sciencespo) 14 avril 2022
Des obstructions pour montrer leur “satiété”
“Il y a une mobilisation de la jeunesse, un soulèvement en réaction à l’affiche entre les deux tours”, a déclaré à l’AFP Victor Mendez, président de l’Unef Nanterre, présent à la Sorbonne. Cette volonté de “ne pas laisser l’extrême droite arriver au pouvoir” anime l’Union nationale des étudiants français (UNEF). Le deuxième syndicat étudiant dénonce “l’enracinement des idées d’extrême droite dans la société”, favorisé par “un débat public en proie à des discours de haine, très éloignés des aspirations de la jeunesse”. Cependant, il pointe aussi la politique du président sortant « qui [leur] imposé une période de cinq ans de souffrance et de remise en question [leurs] droits “. En plus de rejeter le duel Macron-Le Pen au second tour de l’élection présidentielle qui aboutirait soit à l’inclusion du candidat de la Coalition nationale au pouvoir, soit à la poursuite de la politique du président sortant, les étudiants affichent des revendications sociales et écologiques. Ils refusent de choisir entre, disent-ils, « deux plans libéral et réactionnaire » et promettent, comme l’Unef, « un troisième tour social ». “Il est fatigué de la précarité qui se détériore de l’avenir qui nous attend, de l’état de la planète”, a déclaré Victor Mendez.
Une grande manifestation est prévue samedi
Dans les assemblées générales, la question est circulaire : bloque-t-il Marin Lepen ou ne vote-t-il pas du tout ? Confrontées à la difficulté de se positionner, les organisations étudiantes ont voté. “Pas de vote pour la haine, pas de vote pour Lepen”, a déclaré la Fédération des syndicats généraux d’étudiants (Fagi) dans un communiqué publié mercredi. Après les résultats “inquiétants” du premier tour, “une victoire de l’extrême droite” dimanche 24 avril “annulera des années de lutte pour nos droits les plus fondamentaux”, rappelle le syndicat, pour qui “il n’est pas question d’abstention”. ou vote blanc”, mais en veillant à ce que la candidate de la Coalition nationale, et tout ce qu’elle représente, recueille le moins de voix possible”. Dans l’espoir que d’autres établissements rejoignent le mouvement, les étudiants mobilisés ont commencé à faire appel à d’autres universités, mais aussi à des lycéens. Une manifestation anti-extrême droite est également prévue samedi 16 avril, dans toute la France, suite aux appels de mouvements de jeunesse, mais plus largement, de syndicats comme Solidaires, la CGT ou la FSU, et de nombreux mouvements pro-droits. de l’homme.