Emmanuel Macron a fait de la réforme des retraites le point fort de son programme. Depuis sa victoire au premier tour dimanche, le candidat à la présidentielle y consacre une grande partie de son discours sur le terrain et dans les médias. L’objectif est de convaincre les Français, qui rejettent pour la plupart cette réforme. L’actuel Président de la République envisage une augmentation progressive de l’âge légal de la retraite à 65 ans pour l’allongement de la durée de cotisation, la fin des programmes spéciaux et l’augmentation des pensions. De son côté, Marin Lepen veut prendre sa retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler avant l’âge de 20 ans et qui ont cotisé au moins 40 ans de gains. Pour le reste, l’âge de début sera progressif jusqu’à 62 ans. Face à la méfiance des Français et au danger d’un second tour plus strict à partir de 2017, Emanuel Macron se dit prêt à faire des concessions.
De 65 à 64 ?
Lundi, lors d’un déplacement dans le Pas-de-Calais, l’actuel président de la République s’est dit lundi au micro de BFMTV prêt à “démarrer” la réforme des retraites et “ouvrir la porte” à un report de l’âge d’apparition à 64 ans. , au lieu de 65, “s’il y a trop de tension” et que cela peut créer un consensus”. “65 ans, ce n’est pas un dogme”, a-t-il dit, “je comprends” et quand on va entendre les gens dire “je ne bouge pas”. “Il faut que ça se fasse à ce rythme, il faut que le programme soit un peu plus souple, il faut que ce soit trois ou quatre mois ? [de travail supplémentaire] annuellement ou à un rythme plus lent. “Tout doit être ouvert à la discussion”, a déclaré mardi matin à Cnews Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances.
Référendum prévu
Emanuel Macron se dit également “prêt à discuter” de cette réforme, évoquant même la possibilité d’organiser un référendum. L’actuel président a déclaré lundi soir à Bruce Toussaint qu’il n’excluait pas un référendum sur une quelconque réforme, y compris les retraites, et qu’il souhaitait une “nouvelle méthode” de consultation. “Des clarifications sont nécessaires” pour cette réforme, a-t-il poursuivi. De son côté, Bruno Le Maire dit préférer les compromis entre les Français, leurs représentants et les partenaires sociaux au référendum pour une réforme “juste et stable”. “Alors s’il n’y a pas d’autres solutions, le président de la République ne l’a pas écartée, donc ce n’est pas écarté”, a-t-il ajouté pour une consultation populaire.
Une réforme “nécessaire”
Pour autant, pas question d’enterrer la réforme des retraites, quitte à poursuivre la division. C’est la survie du “système de retraite par répartition”, a déclaré mardi le ministre Bruno Le Maire à Cnews. Je pourrais vous dire si j’étais démagogue et que je voulais être élu « on prendra sa retraite à 60 ans », mais qui le finance ? Payez-vous plus de cotisations et réduisez-vous le pouvoir d’achat, je demande aux retraités de réduire leur pension ? “Je ne suis pas un magicien”, a déclaré Emanuel Macron à BFMTV lundi soir. “Il y a un problème avec le déficit des retraites”, a également assuré mardi au micro de RTL le Premier ministre Jean-Castex. Mais le régime est-il vraiment déficitaire ? Grâce à la reprise économique, le secteur des retraites de la Sécurité sociale a clôturé l’année 2021 avec un déficit de 2,6 milliards, quand le budget voté en décembre prévoyait un trou de 5,8 milliards, selon un rapport du Conseil d’orientation des pensions (COR). . Dans le secteur privé, le régime des cadres et salariés (Agirc-Arrco) affiche même un excédent de 2,6 milliards qui lui a permis de reconstituer ses confortables réserves. Les syndicats n’hésitent pas à rappeler qu’il n’y a pas urgence à réformer les retraites et à repousser l’âge légal de la retraite. Toutefois, le déficit devrait continuer à se creuser, selon le CdR, le Conseil d’orientation des retraites. D’une part, le nombre d’employés par retraité diminue. D’autre part, avec la réduction du nombre de fonctionnaires, moins de cotisations sont versées au système. Enfin, la réduction des charges salariales, voire leur suppression des heures supplémentaires à partir de 2018, a réduit les revenus. “Si certains points doivent être déplacés, il faut ouvrir le dialogue, mais il ne faut pas, au contraire, le voir comme un recul et un recul pour obtenir des voix à gauche. Le plan d’Emanuel Macron est indiscutable”, a déclaré le membre de l’équipe de campagne. mentionné.