Une déclaration à rebours des intentions affichées par la majorité et le gouvernement, qui ne cessent d’appeler à des compromis nécessaires sur des mesures d’urgence, ce qui transpirait par ailleurs du discours de politique générale prononcé par Élisabeth Borne le 6 juillet devant la représentation nationale. “Quand LREM passe aux aveux (…) les compromis, ce n’est pas avec la gauche”, a grincé le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure sur Twitter, soulignant la “clarté” dont a fait preuve la macroniste.  “On a dit qu’on était prêts à faire des compromis, à négocier, à travailler avec les oppositions de l’arc républicain. Ça n’inclut pas ni l’extrême gauche des insoumis, ni l’extrême droite”, a justifié sur Europe 1 le macroniste Benjamin Haddad. Ce qui, selon cette logique, conduirait donc à exclure EELV de “l’arc républicain”, puisque c’est bien à Sandra Regol (ex-porte-parole du parti écolo) que sa collègue Christine Le Nabour répondait, en rangeant la députée EELV au rayon des élus “d’extrême gauche”.  “Je l’invite à ouvrir un livre d’histoire politique, ça lui éviterait de dire de telles énormités à côté de la plaque”, réagit auprès du HuffPost Sandra Regol, qui ajoute: ’il n’y a pas de volonté de dialogue de la part du gouvernement et de Renaissance avec la gauche réformatrice. La discussion n’existe qu’avec la droite et l’extrême droite, c’est à la fois triste et dangereux”.   

Le joker de l’AAH

Pourtant, ce mercredi 20 juillet sur France inter, Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, s’est défendue sur France inter de vouloir tourner le dos à la gauche, écolos inclus. Citant la déconjugalisation de l’Allocation Adulte Handicapé (AAH), la députée des Yvelines a souligné que la majorité suivait cet amendement commun “avec le Parti communiste, avec les écologistes, avec le Parti socialiste et avec Les Républicains”.  Un joker qui ne cachera pas la réalité des votes, puisque très peu d’amendements portés par l’opposition ont été adoptés dans l’hémicycle, si ce n’est une disposition visant à garantir que l’État compense auprès de la sécu les exonérations de cotisation accordées aux entreprises ou un amendement LR portant sur le statut des conjoints collaborateurs. Pas vraiment de quoi de faire de ce texte un projet co-construit. Si ce n’est avec l’appui de la droite de la droite et du RN, qui ont majoritairement apporté leurs voix aux premiers articles soumis au vote. Et ce, comme le souligne Libération, sans avoir eu besoin de faire le moindre “compromis” sur le fond.    À voir également sur Le HuffPost: À l’Assemblée, les débats sur le pouvoir d’achat ont ulcéré les élus ultramarins