Posté à 9h35.  Mis à jour à 10h34
                Fanny Lévesque La Presse             

Les partis d’opposition ont demandé au gouvernement Legault de lancer une enquête publique sur la pandémie. Les révélations de La Presse selon lesquelles des dirigeants du CHSLD Herron ont tenté en vain d’obtenir de l’aide les 29 et 30 mars 2020 démontrent l’importance de mener une enquête indépendante, estime l’opposition. Ils soutiennent également que la PDG du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Lynn McVay, devrait fournir des explications sur la gestion de crise au CHSLD Herron. Elle a déjà été entendue par le médecin légiste Géhane Kamel en septembre 2021. Elle a également été appelée à témoigner à nouveau car son témoignage initial a été partiellement démenti par d’autres témoins. «J’aimerais avoir des nouvelles des membres de la cellule de crise sur les événements qui nous sont présentés», a déclaré Joël Arseneau, le chef parlementaire du Parti québécois, qui s’est dit «préoccupé» par les nouvelles révélations. Selon lui, le gouvernement “ne veut pas aller au fond des choses” dans cette histoire et les ministres Danielle McCann et Marguerite Blais n’ont donné que des “énoncés de scénario”. Désolé, votre navigateur ne prend pas en charge la vidéo
« Faites attention aux réponses du Premier ministre. Presque tout le monde est coupable. Qu’allons nous faire aujourd’hui? Allons-nous congédier le directeur du CISSS qui n’a pas répondu aux appels de Herron? Est-ce la prochaine étape pour dire que quelqu’un d’autre est à blâmer? », a taquiné M. Arseno, confirmant que « le gouvernement doit assumer ses responsabilités ». Mardi, François Legault a nié toute responsabilité au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal, qui avait « pris le relais » de la situation au CHSLD Herron, selon un courriel daté du 30 mars 2020, a révélé Radio Canada. . Ce courriel fait état d’une « situation très préoccupante pour le CHSLD Herron [dans] à l’ouest de Montréal » lorsque des employés sont entrés en contact avec un usager positif à la COVID-19. La lettre de la sous-secrétaire d’État Nathalie Rosebush à la chef de cabinet Marguerite Blais précise que « le CIUSSS a repris le service ». Ce courriel ainsi que les appels à l’aide du CHSLD dévoilés mercredi ont été déposés comme preuve de l’enquête publique du médecin légiste Géhane Kamel sur les décès de personnes âgées ou vulnérables en CHSLD. Encore mercredi, le secrétaire Blaise a réaffirmé qu’au printemps 2020, « nous [recevait] des tonnes de rapports d’état, e-mail. Nous n’avons pas manqué de courage. “Nous avons fait tout ce que nous pouvions pour sauver des vies.”

Une attitude “décontractée”, dit QS

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES DE PRESSE DU CANADA Gabriel Nadeau Dubois Gabriel Nadeau-Dubois a accusé le premier ministre d’avoir une attitude “lâche” car il “s’attribue le mérite de ce qui s’est bien passé” et “se lave les mains” des échecs. “Quand il y a des scandales, des drames, que fait-il ? Il trouve des boucs émissaires, jette les gens sous le bus en disant : je ne savais pas, ce n’est pas ma faute. “C’est un manque de courage”, a-t-il dit. Le chef parlementaire de Québec, solidaire, affirme que les révélations de ce matin sont “dégoûtantes” et “honteuses” pour le Québec. “J’ai entendu des appels à l’aide ce matin dans La Presse. “Je ne peux pas me remettre d’entendre de telles choses dans une société aussi riche que le Québec”, a déploré Nadeau-Dubois. Cette déclaration a piqué François Lego: “M. Nadeau-Dubois est désespéré, il manque d’attention”, a déclaré mercredi le premier ministre en se rendant à la Chambre bleue. Le premier ministre parlementaire Simon Jolin-Barrette a ajouté : « Je crois que les députés se doivent du respect et ce genre d’observation est inacceptable, s’il y a un homme qui s’est tenu directement devant les Québécois, qui a répondu à toutes les questions. » Pendant deux ans en conférence de presse, celui qui a fait preuve de courage, c’est vraiment le Premier ministre », a-t-il dit.

Des messages contradictoires, selon le PLQ

Le chef libéral Dominique Anglade demande également que M. Legault, son directeur de cabinet et les membres de la cellule de crise soient entendus dans le cadre d’une enquête publique. “Il y a toute une série d’administration, mais finalement de responsabilité ministérielle. Je veux entendre les ministres nous dire ce qui s’est passé. “Jusqu’à présent, nous ne savons pas ce qui s’est passé”, a-t-il déclaré. “Ce n’est pas vraiment clair, cette chaîne de commandement existe. Qui savait les messages mitigés qu’ils nous présentaient ? Ce n’est pas tout à fait clair. La cellule de crise, comment se prennent les décisions ? Qui savait? Pourquoi des décisions ? […] Comment appelle-t-on au Québec le 811 [pour avoir de l’aide] ? “, elle a ajouté. “Vous devez comprendre ce qui a conduit à cette situation. “Il aura certaines des réponses dans le rapport médico-légal, mais nous ne les aurons pas toutes et c’est pourquoi nous allons faire la lumière sur cette question”, a déclaré mercredi Dominique Anglade. Avec Charles Lecavalier et Tommy Chouinard, La Presse