Posté à 17h00
                Gabrielle Duchaine La Presse             

Avant même le début de la crise du Herron, un des médecins du CHSLD a demandé plus d’une fois au CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal de former le personnel de l’établissement privé afin qu’il puisse faire de la prévention COVID-19 des tests sur place si les utilisateurs tombent malades. Ses demandes n’ont pas été entendues, même après l’apparition des premiers cas positifs. Ceci est révélé par des e-mails et des SMS échangés entre le Dr. Les cadres d’Orly Hermon et du CIUSSS, qui se sont récemment ajoutés dans le cadre de l’enquête médico-légale sur la gestion de la pandémie dans les CHSLD de province. C’est le Dr Hermon lui-même qui a avisé la Dre Nadine Larente, directrice des services professionnels au CIUSSS, le 29 mars 2020, de la tragédie de Herron. “SOS”, avait envoyé un message au médecin au Dr. Larente, qui s’est alors précipitée au CHSLD avec sa famille. C’est cette nuit-là que le CIUSSS a pris le contrôle de l’établissement « au nom du gouvernement ». Ce n’est qu’après le 11 avril qu’un contrôle massif des résidents a été effectué. Il a depuis été découvert qu’un tel test aurait contribué à réduire la propagation du virus au sein de l’établissement, qui a été considéré comme une seule zone rouge pendant des semaines. Rappelons que 47 personnes âgées y sont décédées lors de la première vague. Dès le 23 mars, la Dre Hermon, qui suivait environ le tiers des résidents de Dorval au début de la pandémie, écrit à la directrice adjointe des services professionnels du CIUSSS pour l’informer que le personnel aurait besoin de formation. dans le dépistage, “si on finit par avoir des tests”.

Un plan “à la fin”

Le lendemain, il a demandé : “Avons-nous une réponse sur la manière dont nous effectuons le test ?” “Nous n’avons pas” de tests dans nos CHSLD. Aucune formation n’a été donnée au personnel”. Son interlocuteur au CIUSSS lui a répondu qu’un plan de dépistage pour tous les CHSLD, y compris les établissements privés, était en cours de finalisation. Le 27 mars, le ton du Dr Hermon a changé. Il y avait alors un cas confirmé de COVID-19 parmi les bénéficiaires du CHSLD Herron. Il peut y avoir un deuxième compartiment au même étage. […] Nous sommes censés faire un test. Nous n’avons pas de tests. Les infirmières doivent être formées si elles doivent être examinées. À qui puis-je en parler ? Dr. Orly Hermon, le 27 mars 2020 La réponse se voulait rassurante. Le Service d’appui à l’autonomie des personnes âgées, responsable des établissements pour personnes âgées, “est conscient”, a-t-on dit, et met en place une intervention “qui en tient compte”. “J’espère que quelque chose pourra être fait avant la fin de la journée”, a écrit le Dr Hermon. Elle a offert de travailler avec un autre CHSLD privé à proximité, qu’elle a dit envisager de prendre. “Mais nous avons besoin de formation. »

Ligne d’urgence sans réponse

La direction du CIUSSS l’a alors référée à une ligne d’urgence mise en place pour répondre aux questions du CHSLD. “Oui. Pas de réponse,” répondit le médecin. Puis, le 30 mars, il a envoyé une série de textos à la Dre Nadine Larente. “Nous avons des patients plus malades à l’étage. Nous essayons de ne pas les porter [à l’hôpital] si possible, mais pouvons-nous faire des tests sur le terrain pour le COVID-19 ? Pour le moment, nous n’avons pas d’examens ni de formation pour nos infirmières. Je sais que pour l’instant nous partons du principe que tout le monde est positif… seulement pour les familles, si leur proche tombe malade ou décède… nous en connaissons la cause. » Le Dr Hermon n’est pas le seul à avoir demandé un dépistage précoce au CHSLD Herron. Les appels de la propriétaire Samantha Chowieri au service Info-Santé 811 les 28 et 29 mars, selon La Presse, révèlent qu’elle a demandé très fortement à faire examiner ses résidents. En vain.

Une priorité qui “n’a pas pu être mise en œuvre”

Au Québec, les bénéficiaires aléatoires des CHSLD ont été ajoutés à la liste des priorités de dépistage le 23 mars, ainsi que les voyageurs et leurs contacts occasionnels. Cependant, comme l’a révélé l’enquête du Protecteur du citoyen sur la gestion de la crise de la COVID-19 en CHSLD, « la directive ne pouvait être appliquée simultanément sur le terrain. À cette époque, la capacité de détection était encore limitée, ce qui explique pourquoi le virus a pu pénétrer dans bon nombre de ces habitats. “De nombreuses voix ont dénoncé les retards de plusieurs jours avant la réception des résultats des tests, laissant les personnes âgées vulnérables et leurs proches dans l’incertitude et l’insécurité.” Au moment de la crise au CHSLD Herron, selon les directives gouvernementales soumises au médecin légiste Géhane Kamel, la priorité de dépistage dans le réseau de la santé était d’abord accordée aux patients traités avec symptômes puis aux professionnels de la santé. Les résidents malades du CHSLD ont suivi. Le 11 avril, suite à l’éclatement de la crise du Herron dans les médias à la suite d’un article du quotidien Montreal Gazette, le gouvernement a décidé que les usagers et le personnel des structures d’hébergement devaient être dépistés dès qu’un nouveau cas positif non isolé est identifié au établissement. . . Des dépistages massifs ont eu lieu dans plusieurs zones confrontées à des cas majeurs. D’autres établissements, comme le CHSLD de Sainte-Dorothée à Laval (102 morts), menaient l’exercice depuis début avril.

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			210 Nombre de témoins entendus par le médecin légiste Géhane Kamel lors de ses audiences publiques 			 			médecin légiste 		  


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