Guerre en Ukraine : regardez la situation en direct Ces craintes se fondent notamment sur les déclarations de Moscou, qui avait annoncé, depuis le 25 mars, son intention de concentrer son attaque sur l’est du pays. Après avoir échoué à occuper la capitale ukrainienne, la Russie a cependant affirmé que “les principaux objectifs de la première phase de l’opération ont été atteints”, selon les mots du sous-chef d’état-major russe. Et d’ajouter que l’armée russe allait “concentrer désormais l’essentiel de ses efforts sur l’objectif principal : la libération du Donbass”. Ce territoire comprend les régions de Donetsk et de Louhansk, où le conflit entre les forces gouvernementales et les séparatistes pro-russes fait rage depuis 2014. Des zones que la Russie ne contrôlait pas encore avant de se recentrer sur l’est du pays. Selon Julien Théron, chercheur à Sciences Po Paris, interrogé par franceinfo le 26 mars, “le territoire de Lougansk est presque entièrement contrôlé par la Russie, mais ce n’est pas le cas à Donetsk”. Cette situation pourrait changer, car l’armée russe est redéployée en masse vers l’est de l’Ukraine. Selon un haut responsable du Pentagone cité par l’Agence France-Presse, les deux tiers des forces russes occupant Kiev depuis le début de l’invasion se sont retirées en Biélorussie avant une nouvelle offensive dans d’autres parties de l’Ukraine. “On voit que les équipements viennent de différentes directions, qu’ils [les Russes] “Amenez des hommes, laissez-les apporter du carburant”, a déclaré le gouverneur de Louhansk, Sergei Gaidai, dans une vidéo diffusée le 4 avril. Les attaques russes se sont intensifiées depuis lors. “Toutes les villes libres de la région de Louhansk sont sous le feu de l’ennemi”, a ajouté Sergei Gaidai. Selon lui, le bombardement russe a fait un mort, un blessé et sept disparus le 6 avril dans la ville de Roubizhne. Cinq autres personnes ont été blessées dans le bombardement d’un centre humanitaire à Sievierodonetsk. L’armée ukrainienne du Donbass va également être occupée par un mouvement du nord et du sud par les forces russes, comme l’ont expliqué sur place les envoyés spéciaux de France Télévisions. Pour ralentir leur avancée, les barrières antichars ukrainiennes se multiplient sur la route stratégique de Krasnopillya dans la région de Donetsk, mais elles ont déjà avancé de sept kilomètres en quelques jours. A proximité, la ville ukrainienne de Sloviansk est en alerte aérienne permanente. Pour éviter de nouveaux massacres de civils, comme à Buca dans la région de Kiev, les autorités ukrainiennes exhortent depuis plusieurs jours les habitants de ces zones à fuir vers l’ouest du pays. Jeudi, Sergueï Gaïdaï a annoncé la création de corridors humanitaires pour les habitants de sept villes de l’Est, dont Sievierodonetsk. Les policiers déambulent dans les immeubles à la recherche d’habitants pour les accompagner sous le globe clic. L’ordre d’évacuation semble avoir été entendu : le maire de Dnipro, une ville plus à l’ouest, a annoncé jeudi qu’”un très grand nombre de personnes” étaient arrivées du Donbass ces derniers jours. Mais de nombreux résidents ont choisi de rester. Au fur et à mesure que les attaques s’intensifient, ces évacuations deviennent de plus en plus dangereuses. Selon Sergei Gaidai, les 1 200 personnes évacuées mercredi l’ont été sans trêve. Plus au sud, le convoi humanitaire de la Croix-Rouge vers Marioupol a déjà été reporté à plusieurs reprises, notamment en raison du manque de garanties de sécurité. “Nous ne pourrons plus aider la population en cas d’attaque russe”, a prévenu mercredi la vice-première ministre ukrainienne Irina Verestsuk. Le directeur, qui coordonne l’organisation des couloirs humanitaires, a rappelé mercredi 6 avril qu’”il faut évacuer le plus possible. Pour l’instant, ça existe toujours”. Avec l’avancée des troupes russes dans le Donbass, la situation pourrait se détériorer rapidement.