Pour mesurer l’étendue de cette dissimulation foncière à grande échelle, il suffit de plonger en eaux troubles dans les statuts de ces sociétés. Celles de la SCI “Mas de Quinson” par exemple. Cette entité possède une belle villa au coeur de la Pointe Saint-Hospice, à Saint-Jean-Cap-Ferrat. Acheté en 2021 à une autre société appelée Navad basée au Luxembourg. Cependant, la SCI “Mas de Quinson” est détenue à 99% par Navad. Donc le vendeur c’est aussi l’acheteur… et en plus c’est le vendeur qui a promu le montant de l’achat ! Un peu plus de 15 millions d’euros, pareil. Auxquels s’ajoutent 6 millions, deux ans plus tard, pour financer le projet. Et ici, c’est la société luxembourgeoise qui délivre le chéquier. Entre-temps, la villa du Cap Ferrat a été louée aux époux C. sans indiquer le montant du loyer. En tout cas, il n’a pas servi à compenser l’achat de cette maison, puisque quelques années plus tard, la SCI “Mas de Quinson” doit encore plus de 18 millions d’euros à la société luxembourgeoise Navad. Cela se produit lorsqu’une nouvelle transaction a lieu. Au profit de Mademoiselle C., qui a certes vingt ans de moins que les anciens locataires, mais porte étrangement le même patronyme. La SCI n’ayant pas remboursé ses dettes, le prix de vente de cette villa au Cap Ferrat est fixé à… 2 250 euros ! Les droits de mutation ne doivent pas être trop élevés. On pourrait facilement imaginer que les époux G. aient fait don de leur maison à leur propre fille à peu de frais. En tout cas, cela semble être le cas entre les lignes, mais la preuve serait une toute autre affaire.