COVID. Même le mot tombe dans l’oubli. Celui des gouvernements et en ondulations, le nôtre. Cependant, la réalité est que la pandémie persiste. Ces mots couvraient ma chronique du 8 juillet. Deux semaines plus tard, le déni persiste. Depuis des mois, en effet, au Québec comme ailleurs en Occident, les autorités ont levé toutes les mesures sanitaires, alors que la pandémie fait toujours rage. Au Québec, en pleine 7e vague, plus de 600 personnes sont hospitalisées pour la seule COVID. Au Canada, sur les 43 606 décès à ce jour dus à la COVID, 15 814 sont des Québécois. Cela représente 36 % des décès pour 22 % de la population canadienne. Plus de 7 000 agents de santé, dont certains ont été infectés « dans la communauté », manquent également à notre système qui craque de partout. Etc. Pourtant, partout en Occident, les gouvernements se contentent de timides appels à la « vigilance ». Celui de François Legault ne fait pas exception. Le directeur national de la santé publique, le Dr. Luc Boileau non plus. Le droit d’être irresponsable L’annonce d’hier de l’offre du vaccin aux enfants de moins de 5 ans est certainement une bonne nouvelle. Pourtant, c’est un gros problème. Que ce soit ici ou ailleurs, après la levée des mesures sanitaires, la plupart des gens ne les suivent tout simplement plus. Nous n’avons pas besoin de les traiter d’irresponsables puisque les décideurs leur ont donné le droit de l’être. La réalité est que ces derniers mois, l’attitude de laisser-faire des États occidentaux a permis aux réflexes hyper-individualistes encore familiers à leurs citoyens de se réaffirmer. Clairement plus amoureux que nous de nos petits “moi” plutôt que du grand “nous” collectif. Le masque en est l’exemple ultime. Une fois l’obligation limitée de le porter levée, sauf pour une toute petite minorité, le masque a disparu de la scène. Dans notre mentalité occidentale accueillante, porter un masque dans une pandémie n’est pas une souffrance, mais une torture ou une violation flagrante de la liberté. La culture du “je suis roi” Dans les magasins et les transports, combien toussent sans masque car c’est leur “droit” de le faire ? Ils propagent le Covid, risquant de le donner à des personnes dont la santé plus fragile les rend susceptibles d’en mourir ou d’avoir une forme sévère suivie de séquelles graves. Cependant, les personnes les plus fragiles n’ont pas d’étiquette sur le front. À l’épicerie ou dans le bus, personne ne sait qui est le plus vulnérable. C’est pourquoi, vivant dans notre culture irrémédiablement “moi-est-roi”, de plus en plus d’experts appellent les décideurs à réimposer le masque, au moins dans les transports et dans les espaces publics clos. Idem pour une meilleure aération des espaces publics et une campagne plus soutenue et claire pour la 3ème et 4ème dose du vaccin. Etc. Là-dessus, j’insiste. Les décideurs politiques nous disent d’apprendre à « vivre avec la COVID ». Alors pourquoi abandonner des mesures qui, outre simplement, permettraient de le faire de manière plus responsable et solidaire ?