Une infection par le SRAS-CoV-2 est susceptible d’avoir de graves conséquences à long terme sur la santé d’une personne infectée. Selon une étude publiée mercredi 6 avril dans le British Medical Journal (BMJ), le Covid-19 augmente le risque de développer des caillots sanguins sévères jusqu’à six mois après l’infection. La Dépêche du Midi fait le point sur ces nouvelles informations.

Que dit cette nouvelle étude ?

Le Covid-19 était déjà connu pour augmenter le risque de caillots sanguins graves (connus sous le nom de thrombose veineuse), mais il y avait moins d’informations sur la durée pendant laquelle ce risque augmentait et s’il variait au cours des différentes vagues épidémiques. Cette étude suédoise apporte de nouvelles données sur ce sujet. Elle révèle un risque accru de thrombose veineuse profonde (caillot sanguin dans la jambe) jusqu’à trois mois après l’infection au Covid-19, d’embolie pulmonaire (caillot sanguin dans les poumons) jusqu’à six mois après et d’épisode hémorragique jusqu’à deux mois plus tard.

Qui est le plus à risque?

Ce risque est plus élevé chez les patients présentant des comorbidités et chez les patients atteints de Covid-19 sévère. Elle a été plus intense lors de la première vague de la pandémie par rapport aux deuxième et troisième vagues, souligne également l’étude. Selon les chercheurs, les risques accrus observés lors de la première vague par rapport aux deux suivantes pourraient s’expliquer par les améliorations conséquentes des traitements et de la couverture vaccinale chez les patients âgés.

L’infection est-elle plus dangereuse que le vaccin ?

Ces risques de thrombose sont également connus pour la vaccination contre le virus. Dans une étude britannique publiée dans le numéro d’août 2021 du British Medical Journal, des chercheurs ont déclaré qu’il y avait un “risque accru” de développer cet effet secondaire après l’injection du vaccin Covid, mais que le risque était presque 200 fois “inférieur” lié au SRAS. -Infection au CoV-2″.

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Les scientifiques ont comparé les données médicales de 29 millions de personnes ayant reçu leur première dose de Pfizer-BioNtech ou d’Oxford-AstraZeneca.

Quelles actions entreprendre ?

Pour les chercheurs, ces résultats justifient des mesures visant à prévenir les événements thrombotiques (comme l’administration de traitements qui empêchent la formation de caillots sanguins), notamment chez les patients à haut risque, et renforcent l’importance de la vaccination contre le Covid-19.

Quelle était la méthode des chercheurs ?

Pour mener leur étude, les chercheurs ont identifié plus d’un million de personnes en Suède qui ont été infectées par le SRAS-Cov2 entre le 1er février 2020 et le 25 mai 2021, appariées par âge, sexe et lieu de résidence à plus de quatre millions de personnes qui n’avaient pas été testées positives pour Covid. Ils ont ensuite calculé les taux de thrombose veineuse profonde, d’embolie pulmonaire et d’hémorragie chez les individus ayant eu le Covid-19 pendant une période témoin et ont fait des comparaisons avec un groupe témoin.