Des scientifiques de l’AP-HP (Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) et de l’Université Paris Cité se sont penchés sur la progression de 53 symptômes du Covid au long cours en étudiant, dans le temps, leur évolution chez 968 patients. Cette recherche est une première mondiale et a déjà permis de déterminer que 85% des patients souffrent encore du Covid un an après l’infection. Rappelons que des études antérieures ont montré que 10 à 15 % des personnes infectées par le coronavirus développent un Covid long dont les symptômes les plus couramment rapportés sont la fatigue, les maux de tête et les troubles de la concentration de type « brouillard mental ». L’étude dirigée par le Dr. Viet-Thi Tran (Université Paris Cité / Assistance Publique – Hôpitaux de Paris) a permis de reconstituer l’évolution, au jour le jour, des symptômes de la maladie. Surtout, il a mis en lumière un fait jusque-là inconnu : la maladie évolue avec le temps.
Ces symptômes s’aggravent
– 27 des 53 symptômes semblent s’affaiblir avec le temps. Ainsi, la toux, les troubles olfactifs et du goût sont de moins en moins présents chez les patients étudiés. – 18 des 53 symptômes n’ont pas changé du tout. Ainsi, la fatigue reste constante dans le temps. Enfin, 8 des 53 symptômes sont présents chez de plus en plus de patients étudiés au cours des mois de l’étude. La chute des cheveux, peu fréquente au début d’un Covid au long cours, semble ainsi toucher de plus en plus de patients atteints, ainsi que des douleurs au cou, au dos et à la taille et des troubles sensoriels. Pour les chercheurs, cette étude permet enfin de “décrire la dynamique, au jour le jour, des symptômes du Covid au long cours”. “Ces résultats éclairent la physiopathologie de la maladie. Ils permettent d’identifier, parmi toutes les manifestations complexes et hétérogènes du Covid au long cours, celles les plus associées aux conséquences d’une maladie aiguë (dont les symptômes s’atténuent avec le temps) et celles associées à d’autres mécanismes, qu’ils soient immunitaires, psychosomatiques ou même inexpliqué”. Les études se poursuivent pour tenter d’expliquer le “chemin” qu’emprunte la maladie plusieurs mois après l’infection. L’AP-HP fait aussi depuis longtemps appel aux patients atteints du Covid pour enrichir la base de données et permettre une meilleure compréhension de la maladie. Ils peuvent s’inscrire sur la plateforme Compare’ pour promouvoir la recherche médicale. Les résultats de leur étude ont été publiés dans la revue Nature Communications début avril.