La hache est tombée. Deux des deux cents œuvres d’art impressionnistes et modernes de la collection Morozov exposées à la Fondation Louis Vuitton jusqu’à la semaine dernière ne reviendront pas en Russie, a indiqué samedi à l’AFP le ministère de la Culture. Les marchandises en cause sont deux tableaux, l’un appartenant à un oligarque russe et l’autre provenant d’une institution ukrainienne, le Musée des beaux-arts de Dnipropetrovsk. A lire aussiL’Etat français peut-il confisquer la collection Morozov ? Le tableau ukrainien est un portrait de Margarita Kirillovna Morozova, épouse du collectionneur Mikhail Morozov (1870-1903), peint à Moscou en 1910 par Valentin Serov. “Cette huile sur toile confisquée” à la demande des autorités ukrainiennes “restera entre les mains des autorités françaises” jusqu’à ce que la situation dans le pays permette sa restitution en toute sécurité”, a indiqué l’agence française. Selon l’agence de presse, le deuxième tableau est un autoportrait du peintre Peter Konchalovsky. Elle appartiendrait à Petr Aven, un oligarque proche de Vladimir Poutine, qui fait l’objet de sanctions, dont la saisie d’avoirs. Le portrait de Margarita Kirillovna Morozova peint en 1910 par Valentin Serov (1865-1911). Propriété du Musée des Beaux-Arts de Dnipropetrovsk, la toile présentée jusqu’au 3 avril à la Fondation Louis Vuitton ne sera pas restituée à la Russie, à la demande de l’Ukraine. Sylvain Collet / Bridgeman Photos Le ministère de la Culture examine toujours le cas d’un troisième tableau de la collection Morozov, lié à l’oligarque Vyacheslav Kantor, également sanctionné. L’objet appartiendra à la Fondation Magma, qui est associée au milliardaire russe.

Sanctions culturelles

L’annonce met fin à de nombreuses semaines de spéculations sur l’avenir de cette collection d’art aristocratique présentée à l’automne lors d’une exposition événement. Il s’agit de la première sortie hors de Russie de la collection des frères industriels et philanthropes Mikhail et Ivan Abramovich Morozov (1871-1921), avant d’être nationalisée en 1918 par Lénine. Il se compose d’un nombre incroyable de chefs-d’œuvre russes et étrangers, de Van Gogh à Kasimir Malevitch, en passant par Auguste Renoir et Ilya Repine. La grande majorité des toiles appartiennent aux collections du Musée de l’Ermitage, du Musée Pouchkine et de la Galerie Tretiakov. Lire aussi Guerre en Ukraine : la Russie accuse YouTube de bloquer le compte de la chaîne parlementaire russe « Douma-TV » Le début de l’invasion russe de l’Ukraine le 24 février, les salves successives de sanctions visant les oligarques proches du pouvoir et leur expansion ultérieure dans les articles de luxe avaient soulevé des interrogations sur l’arrêt éventuel prématuré de l’exposition voire sur l’hypothétique occupation elle-même de l’exposition. rapport. La collection. Le 15 mars, l’ambassadeur de Russie en France avait déclaré, après la fermeture des vols directs vers la Russie, que les arrangements logistiques pour le retour des œuvres n’étaient pas encore remplis. Le conflit entre Moscou et Kiev entraîne le retour dans les musées russes de nombreuses œuvres d’art empruntées à l’étranger, notamment en Italie. Certains de ces objets culturels rapatriés ont été confisqués à la Finlande le week-end dernier alors qu’ils s’apprêtaient à rentrer en Russie. Ils pourront enfin retourner dans les musées d’origine, a déclaré vendredi le ministre finlandais des Affaires étrangères. L’exposition de la collection Morozov en France a été inaugurée en septembre en présence du président Emmanuel Macron et de la ministre russe de la Culture Olga Lyoubimova. VOIR AUSSI – Guerre en Ukraine : l’Union européenne gèle “près de 30 milliards d’euros” d’avoirs de la Russie et de la Biélorussie