REPORTAGE “J’essaie d’expliquer aux tueurs que c’est mal de tuer des gens.” C’est la définition d’un nouveau verbe apparu il y a quelques semaines dans le vocabulaire ukrainien : « macroner ». Un mot qui résume à lui seul l’effondrement de la popularité d’Emanuel Macron dans les territoires attaqués par Vladimir Poutine. Sur fond d’hésitations et de fausses promesses de Paris en la personne du président Volodymyr Zelensky, “nous sommes très déçus”, lâche amèrement au micro d’Europe 1 Valery Zukin, médecin ukrainien bien connu et généticien local.
“Les Français doivent se souvenir de leurs valeureux ancêtres”
“La société française doit comprendre qu’en ce moment les soldats ukrainiens ne défendent pas seulement l’Ukraine, mais toutes les valeurs de la civilisation. Et si les Russes ne s’arrêtent pas en Ukraine, ils iront vers l’ouest ! Ils pourraient même atteindre Paris.” . il a dit. Ironie du sort, lorsque la guerre éclata il y a 49 jours, Valery Zukin finissait de lire les mémoires du général de Gaulle… Il a ajouté : “Les Français doivent se souvenir de leurs ancêtres courageux. Vous ne devez jamais montrer aux Russes que vous avez peur. C’est comme un chien affamé, s’ils sentent que vous avez peur, ils vous mordront.”
Pas assez dur pour les sanctions financières, très faible pour les achats d’armes…
Pourtant, Emmanuel Macron était populaire au début de la guerre, mais le tournant s’est produit début mars. Pas assez dur pour les sanctions financières, très faible pour les achats d’armes… Le chef de l’Etat français a été critiqué pour avoir choisi de garder ouvert le débat avec Vladimir Poutine. Un reproche partagé notamment par le Premier ministre polonais. Ce dernier avait même déclaré : “On ne parle pas, on ne négocie pas avec les criminels, il faut combattre les criminels. […] Personne n’a négocié avec Hitler. Vous négocieriez avec Hitler, avec Staline, avec Pol Pot… Face à ces critiques, Emmanuel Macron a dû réagir en les qualifiant de « scandaleux ». Pourtant, “c’est important pour l’Ukraine que Macron reste président”, a glissé Stepan, 25 ans, au micro d’Europe 1. “Lepen avait une position très pro-russe. Il serait évidemment plus difficile d’obtenir son soutien.”
“BoJo” a le vent en poupe à Kiev
Et s’il vaut mieux qu’Emanuel Macron reste président selon les Ukrainiens, il est loin d’être le dirigeant occidental le plus populaire. A Kiev, ce titre revient à Boris Johnson. Le week-end dernier, le chef du gouvernement britannique a effectué une visite surprise dans la capitale ukrainienne pour annoncer une nouvelle aide militaire. Enfin, signe absolu de la frustration suscitée par la position française, aucun média en France n’a jusqu’à présent réussi à obtenir une interview exclusive du président, pourtant très ami des médias, Volodymyr Zelensky.