Emanuel Macron et Marin Lepen, tous deux en déplacement, se sont opposés mardi sur la possibilité de modifier la Constitution sans passer par le Parlement.  Le candidat de centre droit et le candidat d’extrême droite s’accordent toutefois sur un éventuel retour au septennat – qui s’est terminé en France en 2002.                

J-13 avant le second tour de l’élection présidentielle. A cette occasion, les deux candidats Emanuel Macron et Marin Lepen ont participé à une dispute verbale, mardi 12 avril, sur la possibilité de modifier la Constitution sans passer par le Parlement. Marin Le Pen a déclaré vouloir “redynamiser” les institutions et le fonctionnement démocratique du pays lors d’une conférence de presse à Vernon (Eure), proposant une “révolution référendaire”. Il a ajouté qu’il souhaitait une révision de la Constitution pour y inclure le principe de “priorité nationale” et la suprématie du droit national sur le droit international. Toutefois, pour qu’une telle tâche ait lieu, il faut respecter l’article 89 qui prévoit que le texte doit d’abord être approuvé dans les mêmes conditions par les députés et les sénateurs – lorsqu’il ne dispose pas de la majorité politique – avant de pouvoir être soumis à tous les électeurs. . Pourtant, “il est bien plus sain pour le peuple de voter (réforme constitutionnelle) que les deux parlements”, a estimé le représentant de l’extrême droite, assurant que le Conseil constitutionnel n’a pas compétence pour contrôler un projet de loi qui révise la Constitution. , Une demande contestée par les avocats. “Ce n’est pas vrai qu’on peut directement réviser la Constitution, a aussi répondu Emanuel Macron lors d’un déplacement à Mulhouse. Il faut respecter ça.” “Cela suppose en grande partie la concentration de toutes les forces politiques”, a-t-il redit, évoquant sa réforme constitutionnelle promise en 2017 mais annulée deux ans plus tard par une opposition de droite au Sénat.

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Convergence dans le septennat et scrutin proportionnel

Marin Lepen entend également réviser le texte suprême pour introduire le référendum d’initiative citoyenne et “faciliter l’organisation de référendums sur tous les sujets”. Actuellement, seuls ceux qui concernent “l’organisation des pouvoirs publics et la politique économique, sociale et environnementale” peuvent être soumis au référendum sur les projets de loi – c’est-à-dire les textes qui ne modifient pas la Constitution – conformément à l’article 11. “Un référendum, ce n’est pas dangereux, ce n’est pas dangereux de donner la parole au peuple, ce qui est dangereux, c’est de ne pas la donner”, a déclaré le candidat d’extrême droite ciblant le chef de l’Etat. 02:12 Ce dernier a répondu que les référendums « au titre de l’article 11 » sont un outil qui peut être utilisé, entre autres, pour la réforme du système des retraites, mais qu’il souhaitait « privilégier d’abord la politique large et avec les partenaires sociaux en la matière ». “. . Les deux adversaires ont d’ailleurs chacun défendu le retour du septennat, Marin Lepen le souhaitant “non renouvelable”. Si, pour Emanuel Macron, le septennat est “un bon rythme pour la présidentielle” et “un bon souffle par rapport au rythme des élections législatives”, il a plutôt défendu “le caractère renouvelable”.

“Ses stocks de voix sont faibles” : quelle stratégie pour Emanuel Macron avant le second tour ? La durée du mandat du président de la République a été ramenée de sept à cinq ans après l’élection présidentielle de 2002, à la suite d’un référendum qui avait largement remporté le « oui » (73,21 %) deux ans plus tôt. Concernant l’instauration du scrutin proportionnel pour les législatives, le président sortant a rappelé qu’il était “plutôt favorable” et que c’était “bien”. Marin Lepen, pour sa part, a également déclaré que la mesure faisait partie de son plan, “avec une prime majoritaire”. Avec l’AFP