Début avril 2007 on se réjouit dans le camp du Front National (FN). Pour reprendre les mots de Marine Le Pen, alors directrice de campagne de son père Jean-Marie, « ça y est », la campagne présidentielle démarre enfin et les commentaires du terrain le prouvent. “Depuis deux semaines, les secrétaires de département nous disent que ça monte aux marchés, aux déjeuners”, s’enthousiasme notre journaliste Christiane Chombeau. Cerise sur le gâteau, selon elle, son père est “bien placé”. Et pour cause, la stratégie du groupe candidat d’extrême droite est simple : amorcer un rapport de force avec Nicolas Sarkozy (Union pour un mouvement populaire), favori des sondages et successeur annoncé de Jacques Chirac. A La Courneuve (Seine-Saint-Denis), où M. Le Pen s’était rendu le 6 avril, il avait tenu un discours faisant écho à celui prononcé par M. Sarkozy en 2005 et son fameux “Kärcher” pour “se débarrasser de la racaille”. Profitant de l’aube que les téléspectateurs se font rares, le représentant de l’extrême droite, partisan de “zéro immigration” et de “préférence nationale”, a tenu un discours insultant. “Si certaines personnes veulent vous ‘shark’ pour vous exclure, nous voulons vous aider à sortir de ces ghettos de banlieue où vous avez été parqué par des politiciens français, pour être traité de ‘racaille’ plus tard”, Jean-Marie Le Pen a dit avant flirte. “Vous n’êtes ni amis, ni noirs, ni arabes, vous êtes citoyens français. » Pas avare de polémiques, le finaliste à la présidentielle de 2002 s’est affirmé être un “candidat local” contre un “candidat à l’immigration”. Quinze ans plus tard, sa fille, candidate de son parti devenu la Coalition nationale, a utilisé son pouvoir d’achat comme un mantra, sans toutefois effacer de son programme la “préférence nationale” que son père avait déjà proposée. Lire l’article. Marin Le Pen : un programme fondamentalement d’extrême droite derrière une image soft