Il a finalement décidé. Après un long retard dans la ligne qu’il a dû suivre pour affronter Marin Le Pen, Emanuel Macron a pris position face à son adversaire à l’Elysée. Il n’est plus question de parier exclusivement sur la diabolisation, alors que le front républicain pour l’exclusion de l’extrême droite s’épuise. En vue de leur nouveau duel au second tour de la présidentielle, le 24 avril, il entend mener une bataille « travail contre travail ». Avec la volonté de démanteler “point par point” celle du candidat de la Coalition nationale (RN), tout en exposant aux Français les conséquences précises de son éventuelle arrivée au pouvoir. “L’un des enjeux de ce second tour est de faire éclater la vérité sur le plan du candidat d’extrême droite. Un projet de soumission à l’étranger, un projet de sortie d’Europe, un projet de division des Français, un projet de régression climatique, un projet qui menacerait nos retraites, nos économies, nos emplois. “J’y mettrai toute mon énergie”, a déclaré Macron dans un entretien au Point, publié le mardi 12 avril. La veille, en voyage dans le nord, il a jugé nécessaire de « lever les contrevérités » de son adversaire. Lire aussi : Article pour nos abonnés Marin Le Pen veut gouverner par référendum en contournant le Parlement et le Conseil constitutionnel
Une stratégie rejetée par ses lieutenants. “Nous devons révéler cliniquement quel est le plan de l’extrême droite, à quoi ressemblerait la France si Marin Le Pen était président en 2017”, a déclaré le porte-parole de La République en marche (LRM) Stanislas Guerini lors d’une rencontre avec des responsables de la majorité, dimanche après-midi. Une démarche soutenue, lundi, lors du bureau exécutif LRM, du président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, de la ministre de l’Autonomie, Brigitte Bourguignon, ainsi que de la députée LRM des Yvelines Aurore Bergé. “Il faut souligner que le travail de Marin Le Pen est une arnaque, que ses idées sont toujours aussi dangereuses et n’ont pas du tout changé, malgré la campagne de faux-semblants qui la porte à croire qu’elle se serait adoucie”, a déclaré l’élite. un. “Il n’est pas question de la laisser se cacher derrière l’image d’une ‘femme au foyer amicale de plus de 50 ans qui est gentille, qui caresse les chats et que M. Zemmour avait presque rendu sympathique’”, a déclaré M. Ferrand à franceinfo.

“Tout et son contraire”

La stratégie vise à montrer de manière “réelle, exacte” que les œuvres des deux finalistes sont en tout point opposées. En termes de pouvoir d’achat, M. Macron, par exemple, trouve peu fiable la promesse de son adversaire d’une baisse de la TVA sur l’essence, le gaz, l’électricité ou les produits de première nécessité. “C’est de la fausse monnaie, car elle n’explique pas comment elle la finance !” », a-t-il attaqué lundi, considérant le blocage des prix de l’énergie comme plus protecteur, comme il le suggère. Le chef de l’Etat critique aussi le “projet mortifère” de son adversaire, qui reviendrait à “sortir de l’euro et de Schengen”, même s’il ne le dit plus clairement. Ce qui entraîne, selon lui, fuite des investisseurs internationaux et “chômage de masse”. Il ne vous reste plus qu’à lire 61,42% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.