Le ciel s’est couvert de Toulouse lorsque François Hollande a franchi les grilles de l’école juive Ohr-Torah (anciennement Ozar-Hatorah). Il est arrivé seul ce dimanche 20 mars, jour du souvenir des victimes de Mohamed Merah. Dix ans après le massacre par le terroriste islamiste, le socialiste s’entretient avec le proviseur de l’école quand soudain, alors qu’il s’éclaircit, la berline présidentielle surgit. Emmanuel Macron descend, tend la main à son prédécesseur, dont il était un collaborateur, tandis que sur son passage, Nicolas Sarkozy descend discrètement du véhicule. L’ancien président voyageait avec l’actuel locataire de l’Elysée dans l’avion présidentiel, les deux hommes – en chemise – avaient montré leur complicité dans les ouvertures de l’avion pendant le vol.
Lire aussi Article pour nos abonnés A Toulouse, un hommage aux victimes de Mohamed Mera dans le cadre de la campagne présidentielle
Durant leur quinquennat, une relation particulière entre eux, faite d’admiration mutuelle et de compétition, s’est nouée sur fond de haine partagée envers François Hollande. Coups de téléphone réguliers, consultations sur les grands dossiers, invitations à manger à l’Elysée : Emmanuel Macron a toujours “traité” Sarkozy avec discrétion, tout en le flattant. “Nicolas Sarkozy a toujours apprécié le respect que lui témoigne Emmanuel Macron. Le respect compte. « Dire ‘j’ai l’intention’ de penser ‘j’ai de la valeur ajoutée’ a été apprécié par Nicolas Sarkozy », observe le sarkozyste Christian Estrozi.
Élu par dépouillement de la gauche, Emanuel Macron a longtemps estimé que ses chances de réélection dépendaient de sa capacité à séduire la droite. Il a donc fait de Sarkozy son meilleur allié pour s’emparer des Républicains (LR) et empêcher sa reconstruction. “Il me dit qu’il ne peut pas être réélu sans nous, il m’a demandé de l’aider”, a répété l’ancien président à tous ses invités depuis deux ans.
“Je veux élire le Premier ministre”
Il n’en fallait pas plus à l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), si frustré, pour imaginer les contours d’un éventuel “accord de coalition” entre LR et la Macronie, sur la base des circonscriptions et des sièges attribués aux sarcasmes. à droite. . “J’ai posé mes conditions à Macron, il s’est récemment rendu chez un élu LR, qui est venu le voir rue de Miromesnil. Je veux élire le Premier ministre et un groupe de 50 députés. Cet hiver, il a déjà conseillé à Macron de nommer la présidente de la Banque centrale européenne Christine Lagarde à Matignon, comme le révélaient Les Echos en février. A l’été 2020, son ami Christian Estrozi avait lui aussi déclaré haut et fort ce que Nicolas Sarkozy avait répété en privé, réclamant le droit de “passer un marché” avec Emanuel Macron. Le maire de Nice a depuis rejoint la majorité présidentielle, suivi de plusieurs autres barons de droite. Plus récemment, le chef de l’Etat a reçu le soutien de nombreux élus de droite, dont l’ancien ministre du budget Eric Worth. D’autres sont restés dans la LR, mais se sont rêvés, comme le député Yonne Guillaume Larrivé, comme les rois de cette coalition imaginaire, appelant la LR à construire “une nouvelle majorité” avec le chef de l’Etat. Vous avez 49,5% pour lire cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.