Posté à 12h15
Sur les 193 États membres de l’Assemblée générale, 24 ont voté contre la suspension – la deuxième de l’histoire de l’ONU depuis l’expulsion de la Libye en 2011 – lancée par les États-Unis. Les 58 pays se sont tous abstenus, mais les abstentions, un choix dénoncé par Kiev, n’ont pas été prises en compte dans la majorité des deux tiers requise pour un seul vote pour et contre. Parmi les pays qui ont voté contre figurait la Chine, qui a dénoncé une “approche précipitée”, “de l’huile sur le feu” et un “précédent dangereux”. L’Iran, le Kazakhstan et Cuba ont également voté contre. Comme prévu, la Russie, la Biélorussie et la Syrie se sont opposées à la proposition de résolution du scrutin. Malgré les récentes pressions de Moscou pour voter contre le pays, plusieurs Etats africains, dont l’Afrique du Sud et le Sénégal, ont choisi de s’abstenir, estimant qu’une résolution suspendant Moscou “préjuge des résultats de l’enquête” lancée début mars par le Conseil des droits de l’homme. Le Brésil, ainsi que le Mexique et l’Inde, et les trois membres actuellement non permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, ont adopté la même position d’abstention. Le Chili, en revanche, a voté pour. Selon Washington, la suspension de la Russie par le Conseil des droits de l’homme, qui se réunit à Genève, est plus que symbolique et a accru “l’isolement” de Moscou sur la scène internationale depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février. PHOTO ANDREW KELLY, REUTERS Gennady Kuzmin, Représentant permanent adjoint de la Fédération de Russie auprès des Nations Unies, accompagné de sa délégation, réagit après les résultats du vote sur la suspension de la Russie. La Russie a été accusée d’avoir commis des crimes de guerre et d’avoir abusé de civils dans les territoires occupés, y compris Bucarest, ce qui a précipité la décision de Washington de suspendre le Conseil des droits de l’homme. Moscou est membre du Conseil de temps à autre depuis 2006, car seuls deux mandats consécutifs sont autorisés pour ses membres. Son mandat actuel se termine en 2023. L’Ukraine fait partie des membres actuels du Conseil.
Protection des civils
La résolution adoptée jeudi par l’Assemblée générale rappelle que celle-ci “peut suspendre les droits d’adhésion d’un membre du Conseil des droits de l’homme qui commet des violations flagrantes et systématiques des droits de l’homme”.
Il exprime la “profonde préoccupation” de l’Assemblée générale “pour la crise humanitaire et des droits de l’homme en cours en Ukraine, en particulier à la lumière des informations faisant état d’abus et de violations des droits de l’homme”. droit humanitaire par la Fédération de Russie ».
Le Conseil des droits de l’homme est le principal forum des Nations Unies chargé de promouvoir ce domaine. Il a été créé en 2006 et se compose de 47 États membres, élus par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Outre la promotion des droits de l’homme, sa mission est d’examiner régulièrement leur situation dans les États membres de l’ONU.
Le Conseil peut également examiner toute question ou situation relative aux droits de l’homme qui l’exige, y compris lors de réunions extraordinaires, qui peuvent être convoquées d’urgence. Cela s’est produit surtout récemment pour la situation en Ukraine, malgré l’opposition de Moscou ou de l’Éthiopie.
Depuis l’invasion russe de l’Ukraine, l’Assemblée générale de l’ONU a parlé de cette guerre à trois reprises, dont le vote de jeudi.
Le 2 mars, lors du premier vote historique, 141 pays ont condamné l’invasion lancée par la Russie, membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, 5 pays ont voté contre (sauf la Russie, la Biélorussie, la Syrie, la Corée du Nord et l’Érythrée), 35 abstentions .
Le 24 mars, l’Assemblée générale a appelé à un accès humanitaire sans entrave et à la protection des civils en Ukraine. Lors du vote, 140 pays ont voté pour, cinq contre (jusqu’à cinq le 2 mars) et 38 pays se sont abstenus.