Publié 17:03  Mis à jour à 17h20.
                Mélanie Marquis La Presse             

L’organisation a été embarrassée pour la énième fois lundi lorsque l’existence de ce fonds spécial a été révélée dans un affidavit de juillet 2021 signé par Glen McCurdie, qui était alors vice-président des assurances et de la gestion des risques de Hockey Canada. « Hockey Canada maintient une réserve dans un compte séparé pour payer les dettes non assurées qui pourraient survenir », lit-on dans le communiqué vu par La Presse. McCurdie déclare que “les passifs non assurés incluent les réclamations potentielles pour abus sexuels passés”. Cela avait valu à l’organisation de sévères réprimandes de la part du premier ministre Justin Trudeau. “Beaucoup de gens ont perdu confiance en cette organisation”, a-t-il déclaré mardi. Je suis vraiment, vraiment troublé par la culture qui s’est apparemment infiltrée aux plus hauts niveaux de cette organisation. » Un peu plus de 24 heures plus tard, Hockey Canada a corrigé la situation. “A compter d’aujourd’hui, le Fonds national d’équité ne sera plus utilisé pour régler des réclamations pour agression sexuelle”, a indiqué mercredi l’organisme dans un communiqué, reconnaissant qu’il “reste beaucoup à faire” pour regagner la confiance du peuple canadien. L’argent sera désormais destiné “exclusivement aux initiatives de sécurité, de bien-être et de justice de l’agence, ainsi qu’aux assurances”, a-t-il poursuivi, précisant que “de 2014 à 2021, 98% des ressources du fonds ont été allouées à ces dépenses”.

Témoignages du comité, prise 2

En avril dernier, une jeune femme a intenté une poursuite de 3,55 millions de dollars contre huit anciens joueurs de la Ligue canadienne de hockey, la ligue elle-même et Hockey Canada, alléguant avoir été victime d’un viol collectif. lors d’un événement de Hockey Canada à London, en Ontario, en juin 2018. L’affaire a été réglée à l’amiable et le chèque, dont le montant est inconnu, a été signé par Hockey Canada. C’est ce qu’on a appris de la bouche de trois dirigeants de l’organisation en juin dernier, le 20 juin, au Comité permanent du patrimoine canadien. Et après une performance qualifiée de “plutôt décevante” par le ministre des Sports Pascal St-Onge, le trio aura une seconde chance de faire meilleure impression la semaine prochaine. Le chef de la direction sortant de Hockey Canada Tom Renney, son successeur Scott Smith et le président de la Fondation Hockey Canada Dave Andrews ont reçu une autre invitation du comité. Il y sera mercredi. Les patrons des trois ligues juniors majeures du pays – Gilles Courteau de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, David Branch de l’OHL et Ron Robison de la Ligue de hockey de l’Ouest – font également partie de la liste des invités, tout comme Glen McCurdie, qui n’a pu à assister en juin. Les travaux du comité de la Chambre des communes débutent toutefois mardi avec les témoignages du ministre St-Onge et de Danielle Robitaille, qui est associée à la firme Henein Hutchison – qui a mené la première enquête indépendante en 2018.

Encore plus de preuves doivent être faites

Le gouvernement Trudeau a suspendu les fonds fédéraux pour l’agence le 22 juin. Le ministre St-Onge a alors averti Hockey Canada que deux conditions devaient être remplies pour récupérer cet argent : que les recommandations du cabinet de Henein Hutchison soient divulguées et qu’il se joigne au Bureau du commissaire à l’intégrité du sport. Au moment d’écrire ces lignes, l’organisation ne figure pas sur la liste des signataires du Bureau du commissaire à l’intégrité du sport. Henein Hutchison n’a pas répondu aux questions de La Presse.

Enquête interne de la police de Londres

Il n’y a pas que Hockey Canada qui se penchera sur ses pratiques : la police de London a également lancé un examen de ses pratiques. “J’ai ordonné un examen interne de l’enquête pour voir si d’autres pistes d’enquête pouvaient être explorées”, a déclaré le chef de la police de Londres, Steve Williams, dans un communiqué, sans donner de délai pour communiquer les résultats de l’analyse. “Nous soutiendrons pleinement ceux qui se manifesteront”, a-t-il ajouté. Un certain nombre de joueurs de l’équipe nationale juvénile 2018 ont déclaré publiquement qu’ils n’étaient pas impliqués dans les incidents allégués ou qu’ils n’avaient pas assisté à ce gala, notamment les joueurs de la LNH Cale Makar, Robert Thomas, Jordan Kyrou, Victor Mete, Conor Timmins, Taylor . Raddysh et Jonah Gadjovich. Avec Émilie Bilodeau, La Presse et La Presse Canadienne