“Il y a souvent de petits glissements de terrain, mais une dalle de cette taille, c’est le premier”, explique Frédérick Marcotte.
Le pompier a été dépêché jeudi sur le Rang de la Chaussée à Saint-Léonard-d’Aston pour constater que des terres agricoles et une partie d’une érablière étaient tombées dans la rivière Nicolet.
Heureusement, personne n’a été blessé dans l’incident. Deux immeubles menacent toujours de s’effondrer, selon Marcotte.
Des experts de la Sécurité publique du Québec seront bientôt sur les lieux pour évaluer l’étendue des dégâts.
Au point d’affaissement, « la rivière Nicolet est très gravée, très creuse. “Il y a des talus de remblais très raides”, explique la géomorphologue Pascale Biron.
Le remblai est un terrain très pentu, aménagé par des terrassements, la construction de routes, par exemple.
Risque élevé
La municipalité de Saint-Léonard-d’Aston fait partie des plaines du Saint-Laurent, une région où de nombreux glissements de terrain se produisent chaque année, dont certains sont mortels.
“Il y a un risque élevé car il y a un sol argileux. Cet héritage de la période glaciaire a laissé de grands gisements. “Tout dans ce domaine est donc très vulnérable”, a déclaré le professeur à l’Université Concordia.
Ce type d’incident survient généralement au printemps, lors de la fonte des neiges. Les sols, déjà gorgés d’eau, sont plus sensibles aux fortes pluies, comme celles de la semaine dernière.
Il est difficile de dire si les changements climatiques vont exacerber le problème des glissements de terrain, qui sont déjà un enjeu majeur dans la province, selon Biron.
Par contre, si les pluies abondantes au printemps deviennent plus fréquentes, le Québec pourrait en connaître davantage.
Solutions
Afin de réduire le nombre de glissements de terrain, il serait donc important de tenir à jour les cartes des risques de glissement de terrain et d’interdire l’ajout de poids au sommet des remblais, prévient Mme Biron.
«Mais il est presque impossible de dire qu’on va éviter tous les glissements de terrain au Québec. C’est un phénomène naturel. “Nous devons vivre avec.”
En 2017, le Québec avait connu un nombre record de 351 records de trafic terrestre enregistrés par le ministère des Transports.