Affichant un “relâchement vestimentaire”, Éric Ciotti a appelé au retour de la cravate au règlement de l’Assemblée nationale dans une lettre adressée à sa présidente, Yaël Braun-Pivet. La réponse des députés de La France Insoumise qui s’étaient illustrés, depuis 2017, lors des ouvertures du demi-cercle avec leurs tenues moins formelles ne s’est pas fait attendre. “Porter des costumes à des prix exorbitants (…) témoigne d’un luxe obscène face à l’explosion de la pauvreté dans notre pays”, accuse Louis Boyard dans une lettre également adressée au président Renaissance. Evoquant le contexte d’inflation et les débats en cours sur le projet de loi sur le pouvoir d’achat, le député du Val-de-Marne réclame à son tour une modification de l’article 9 de l’instruction générale de l’office du palais des Bourbons.
“Augmenter le sentiment de la population”
Cette question est loin d’être anodine”, estime le révolutionnaire dans sa lettre. “Les costumes de députés dont le prix dépasse parfois même le montant d’un SMIC renvoient une image déplorable de notre Assemblée”, estime-t-il. “Cela contribue à accroître le sentiment dans la population des députés qu’ils sont loin de la réalité du quotidien des Français”, estime-t-il. Il demande l’examen au prochain bureau de l’Assemblée d’un amendement à l’effet d’« interdire les costumes à des prix obscènes », sans toutefois préciser comment on fixe l’immoralité ou non du prix d’un costume. Dans sa mission, l’élu de 21 ans revient sur un passage marquant de l’histoire politique du vêtement au palais Bourbon ces 30 dernières années. En 1997, le nouveau député communiste de l’Oise Patrice Carvalho avait fait une entrée remarquée dans le demi-cercle alors qu’il était vêtu d’une simple combinaison. Il avait tout naturellement expliqué son geste à l’époque en précisant qu’il était “le seul député issu de la classe ouvrière”.