Regardez dans notre direct les réactions au lendemain du premier tour de la présidentielle Mais Ian Brossat veut voir plus loin et appelle la gauche à se mobiliser aux législatives : “Ce qu’on n’a pas pu faire à la présidentielle, sachons le faire aux législatives !” franceinfo : Fabien Roussel a recueilli environ 800 000 votes dimanche. Sont-ce là les voix qui manquaient à Jean-Luc Mélenchon ? Ian Brossat : Non, je ne pense pas. Vous ne construisez rien de positif et de grand avec amertume. J’écoute le procès que plusieurs personnes entendent depuis dimanche. Je ne veux pas être dans l’apurement des comptes. “Je vois 12 millions de personnes s’abstenir. Alors je trouve un peu facile de reprocher aux 800 000 personnes qui ont voté pour Fabien Roussell d’avoir empêché la gauche d’accéder au second tour.” Ian Brossat, PCF chez franceinfo S’il y avait des stocks de voix pour permettre à la gauche de se présenter au second tour, il faudrait regarder du côté des 12 millions d’abstentions, bien plus que les 800 000 personnes qui ont voté en faveur de Fabien Russell. Pourtant, les grandes figures de La France, comme Adrien Quatennens sur franceinfo, vous en veulent. Selon lui, le second tour était serré, avec des voix communistes… Le suffrage universel doit être respecté. Au final, ce n’est pas Fabien Roussel qui décide, ce sont les électeurs. S’ils ont voté pour Fabien Roussell, malgré la très forte pression du vote utile, c’est parce qu’ils ont approuvé son programme et sa candidature et n’ont pas voulu voter pour un autre candidat. Il y a des électeurs qui ont choisi de voter pour Fabien Roussel et qui au dernier moment ont choisi de voter pour Jean-Luc Mélenchon parce qu’il y a eu ce mouvement électoral utile. Je ne les blâme pas, je les respecte tous. Seuls ceux qui auraient finalement fait le choix de voter pour Fabien Roussell, ne voteraient pas pour un autre candidat. Quand vous avez vu les partitions de Fabien Roussel, Anne Hidalgo et Yannick Jadot ce matin, que vous êtes-vous dit ? Je me dis que la gauche a du pain sur la planche parce qu’elle doit retrouver les classes populaires et les classes moyennes qui s’en sont éloignées. Nous avons beaucoup de travail à faire dans les années à venir, sans aucun doute. Il y a sans doute une responsabilité collective, mais en tout cas nous avons une perspective immédiate qui est la question des élections législatives. J’espère qu’au moins nous pourrons être ensemble aux élections législatives. Ce que nous n’avons pas fait pour les présidentielles, sachons le faire pour les législatives ! Nous avons dit dès le début que nous étions prêts à travailler avec toutes les forces de gauche. Fabien Roussel a contacté aujourd’hui les autres candidats Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot, leur proposant que nous puissions travailler ensemble. Maintenant, bien sûr, nous attendons la réponse. Pourquoi le syndicat de gauche opère-t-il au niveau des collectivités locales, mais pas à un niveau supérieur ? Dans les communautés locales, nous pouvons travailler ensemble. Nous avons gagné les dernières élections régionales parce que nous avons pu travailler ensemble. Tout ce que nous pouvons faire localement, faisons-le à l’échelle nationale. Ces dernières années, il n’y a pas eu que des échecs, il y a aussi eu des victoires parce que nous avons su travailler ensemble. “Ce n’est pas seulement une question d’égoïsme, contrairement à ce que certains disent. Il y a des questions de fond plus difficiles à résoudre à l’échelle nationale, comme la relation avec l’Union européenne.” Ian Brossat, PCF chez franceinfo Nous n’avons pas tous le même avis sur les traités européens et c’est pourquoi cela pèse forcément lourd. Mais malgré ces différences, nous devrions pouvoir travailler ensemble. Je ne crois pas du tout à la position de la gauche inconciliable et je suis convaincu que nous pouvons faire des choses ensemble. Mais nous avons encore besoin de nous parler. Après tout, l’une des leçons que nous pouvons tirer de ces deux échecs à l’élection présidentielle de gauche est que personne ne peut gagner tout seul. Donc, nous sommes condamnés à coopérer puisque cette situation existe, alors faisons-le.