Sa vision de l’économie ? “Celui de l’épicerie.” Son programme ? “Complètement coloré avec une sorte de mépris de classe.” Son absence à l’Assemblée nationale lors du débat sur les retraites ? “Dommage.” Le troisième homme de cette élection présidentielle a, selon les sondages d’opinion, multiplié les flèches contre son adversaire d’extrême droite, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article, pour mettre en lumière ses contradictions précitées sur les questions de politique sociale. Quitte à abandonner – quelque peu – son adversaire de prédilection, Emanuel Macron, et à se concentrer sur un objectif auquel il avait probablement échappé dès le début de la campagne. L’objectif du chef des révolutionnaires pour ce sprint final est de gagner une part de l’électorat de son concurrent direct pour rejoindre le second tour. Et en profiter lors des urnes du 10 avril. Ή tentative de communication des vaisseaux à la sauce Mélenchon. Les révolutionnaires poursuivent cette stratégie depuis que leur poulain est allé aux urnes – mais sans approcher Marin Le Pen. Elle a atteint son apogée mardi après-midi à Lille, lorsque les hologrammes sont revenus. “J’en profiterai pour échanger avec divers de nos concitoyens avec qui nous aurons à échanger. « Écoutez-vous les autres, les fâchés qui ne sont pas fascistes », a-t-il dit, sans prétexte, dès les premières minutes de son discours. « Au final, où cette histoire vous mène-t-elle pour tenter d’amener cette femme au pouvoir ? “Où trouvez-vous quelque chose dans ce qu’il dit, ce qu’il fait qui ne soit pas entièrement teinté par une sorte de mépris de classe ?” il ajouta. En substance, Jean-Luc Mélenchon reproche au candidat de la Coalition nationale d’avoir induit ses électeurs en erreur dans un “secret” mené par des propositions sans rapport ou antisociales. Ce qu’il a fait, exemples à l’appui, pendant de longues minutes sur le podium. “Je propose de geler les prix (de l’énergie). Et que me répond Mme Lepen ? Oh non, non, non, c’est réaliste tu comprends. Il dit “si vous baissez le prix et que celui qui vend le pétrole ne couvre pas ses frais, il le vendra bien ailleurs”. Je rêve. “Ou a-t-il peur que l’Arabie saoudite ne couvre pas ses dépenses ?”
Fonction : scroung 6 points
“Mme Lepen est députée. On parle de retraites, on s’est bien battus. Eh bien, son nom n’apparaît pas une seule fois dans les rapports, elle n’a pas été mélangée une seconde. Jamais. C’est dommage”, a forgé Jean-Luc Mélenchon, précisant alors : “absence dans le projet de loi de rétablissement de l’ISF, nous le rétablirons”. Absent dans le projet de loi qui veut taxer les spéculateurs de la crise. Nous voterons pour. Absent pour la nationalisation des autoroutes. “Nous allons nationaliser les autoroutes.” En résumé, pour le tribun insoumis, “il s’agit de leur dire (aux électeurs de la Coalition nationale, ndlr)” vous êtes accepté “par un candidat” qui dit “je suis pour le peuple” et fait le exactement le contraire, même dans son propre programme. C’est écrit. » Un appel répété par l’intéressé, ce mercredi, sur les réseaux sociaux, appelant les « en colère mais pas les fascistes » à « bien réfléchir » avant de voter pour un projet si « éloigné » de leurs intérêts. Dans “Le Figaro”, Marin Le Pen assume avec moi un clivage social : je veux augmenter le SMIC, elle ne veut pas. Envers des fâchés mais pas des fascistes : réfléchissez bien avant de voter pour un candidat si éloigné de vos intérêts. — Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 6 avril 2022 Avez-vous reçu des messages ? Pour Jean-Luc Mélenchon, les choses sont simples : il lui faut au moins six points supplémentaires – voire moins en cas de chute de Marine Le Pen – dans les urnes par rapport aux urnes pour espérer accéder au second tour. Où peut-il les trouver ? Avec “toutes les consciences” à gauche, selon son expression, pour ne pas utiliser le fameux “vote utile”, mais aussi avec les lépénistes qui traitent de questions sociales. C’est son pari, risqué, tant les différents sondages montrent la stabilité de la base électorale de Marin Le Pen. Quant aux hésitants, selon une étude menée par Ipsos début avril, ils sont plus tentés par le vote de Zemmour que par le scrutin de Mélenchon. À lire aussi Le HuffPost : Au meeting de Mélenchon, les hologrammes ont amené ces jeunes militants