L’ancien numéro cinq mondial et numéro 1 français de tennis Jo-Wilfried Tsonga a annoncé mercredi 6 avril, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, qu’il prendrait sa retraite en 2022 après le tournoi de Roland-Garros. Il aura alors 37 ans. “Il y a quelques semaines, j’ai décidé de m’arrêter à Roland cette année. Ce sera mon 15e Roland”, a expliqué le joueur, qui est tombé à la 220e place mondiale et qui vient après quatre ans de blessures. C’est avec beaucoup d’émotion que j’annonce aujourd’hui ma décision de mettre fin à ma carrière professionnelle pendant… https://t.co/wKVzmQIfpL – tsonga7 (@ Jo-Wilfried Tsonga)
Avec dix-huit titres, dont deux Masters 1000, Manceau est le deuxième Français le plus sacré derrière Yannick Noah depuis le début de sa carrière. Il a souvent approché les stars en Grand Chelem, mais n’a pas réussi à devenir le premier Français à remporter un titre majeur depuis le sacre de Noah à Roland-Garros en 1983. « Quelle course [quel parcours] ! Merci pour tout, Jo ! L’ATP (Association des professionnels du tennis) a réagi sur Twitter. La Fédération française de tennis, de son côté, lui a accordé “un rendez-vous à Roland-Garros pour se secouer une dernière fois ensemble”.

“Ma capacité à me transcender n’existe plus”

« J’ai mis longtemps à prendre cette décision. Chaque jour depuis plusieurs années, il y a un moment dans la journée où je me dis “qu’est-ce que je fais, pourquoi je me fais mal comme ça, y a-t-il encore une raison pour que je fasse tous ces efforts ?” “, explique-t-il Manceau, confortablement installé sur un canapé, avec sa femme à ses côtés. Ma tête me dit “tu peux jouer toute ta vie”, mais mon corps me rappelle que ma capacité à me transcender n’est plus là. Mon corps me dit “tu ne peux plus aller au-delà de ce que je te donne”. Avant, je faisais ça tous les jours. “La raison absolue est de me dire, c’est la dernière émotion”, souligne-t-il en référence à Roland Garros. Lire aussi Roland Garros 2021 : l’horizon reste fermé pour les Français et les Françaises

En 2008, un enfant miracle inconnu de 22 ans

J’espère que d’ici là je resterai en bonne condition et que je pourrai être qui j’ai toujours été dans ce tournoi. Le but est d’être moi-même, Jo-Wilfried Tsonga le tennisman. J’ai toujours voulu être efficace, me fixer des objectifs au top. Ce sera l’occasion de le faire pour la dernière fois. Pour Tsonga, tout a commencé à Melbourne. En janvier 2008, cet inconnu de 22 ans a tout changé sur sa route pour atteindre la finale de l’Open d’Australie. “Je n’étais pas dans mon monde. Je suis passé du mec qui est 300e mondial, à qui on donnerait presque un petit bout de pain à manger, au mec qui est là, devant 15 000 personnes criant son nom ! “, Le Français se souviendra des années plus tard. Pourtant, ce fils d’un ancien handballeur et professeur congolais a marqué les esprits : il a éliminé Andy Murray (9e) mais surtout Rafael Nadal, numéro 2 mondial puis triple vainqueur de Roland-Garros, balayé en trois sets. en demi-finale.

Saisons interrompues en raison de blessures

Seul Novak Djokovic l’arrêtera. Armé de son service et de son coup droit désastreux, Tsonga a remporté son premier titre à Bangkok puis son premier Masters 1000 à Bersi. Fin 2008, il était 6e mondial. Mais l’ombre des blessures rôde. Ce printemps-là, le colosse (1,88 m, 91 kg) se fait opérer du genou, restant éloigné des courts pendant plusieurs mois. Un scénario qui va le hanter dans une carrière qui n’a quasiment jamais commencé, en raison de multiples défaillances physiques dès sa jeunesse. Ces dernières années, son corps ne lui a presque pas donné de repos : hormis la drépanocytose sous-jacente – une maladie génétique qui affecte les globules rouges et provoque une grande fatigue – il souffrait de genoux, de vertèbres, d’articulations hiéroglyphiques qui se sont calcifiées, forcées à la 1ère ronde de l’Open d’Australie en 2020. Il n’a ensuite poursuivi la saison 2021 qu’en intégralité, fin février à Montpellier, avant de la conclure par une défaite au premier tour à Wimbledon. Tsonga est revenu à la course cette année avec l’idée de “planifier [sa] sortie », comme il l’avait indiqué à l’Agence française en février, avant l’Open 13 de Marseille. Le Monde et l’AFP