Publié à 00:11
                Silvia Galipeau La Presse             

Pour cause : c’était, à 18 h, la première fois en deux ans que Juste pour rire avait ici droit à un gala « conventionnel », dit « garniture ». Tout habillé, à sa pleine capacité, vous l’aurez compris. Et le public du Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts semblait sincèrement heureux d’être enfin assez nombreux pour applaudir bruyamment, ovationnant chaque comédien. Grand départ, avec ce numéro d’ouverture, avec l’animateur adoré, la sainte découverte de l’année au Gala Les Olivier – entre autres, et il n’a pas hésité à nous le rappeler. Vêtu d’une tuque rouge, au son des rythmes hip-hop des frères Ouellette, Pierre-Yves Roy-Desmarais (PY pour ses amis) a passé une journée sur le terrain à danser et chanter avec énergie, osant des rimes aussi absurdes soient-elles, ce qui a d’ailleurs fait rire le public, de tous âges. Mention spéciale à ses invités surprises Élyse Marquis et Jay Du Temple, sans oublier Matthieu Pepper (au début puis à la fin du spectacle, dans une vidéo surréaliste enregistrée), le timide whipping boy de la soirée. Pierre-Yves Roy-Desmarais a de l’énergie à revendre, on le sait. Il bouge l’air et ce nombre ne parlait pas pour sa réputation. PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE Pierre-Yves Roy Desmarais Cela dit, tout au long de ce premier gala (d’une série de deux, l’un à 18 h auquel participait La Presse, l’autre à 21 h), l’humoriste s’est montré beaucoup plus discret, se contentant de présenter (certes avec force) ses invités (désolé, son “amis”), sur le côté droit de la pièce. Était-il en train d’économiser de l’énergie pour la deuxième représentation ? Dommage, nous aurions eu plus. Cela dit, les chiffres qui ont suivi n’ont pas déçu. Au contraire, plusieurs belles découvertes sont à noter. Pierre-Yves Roy-Desmarais a d’abord laissé le micro à Charles Pellerin, très ému par le nombre d’autos pour sa maladie, l’alopécie (perte de cheveux et de poils). Choix incroyable pour commencer la soirée, mais pourquoi pas. “Tout le monde pense que j’ai un cancer, mais non, je regarde juste. » Changement d’inscription, donc, avec la tiktokeuse Mégan Brouillard (et invitée surprise : Chantal Machabée !), qui surfe plutôt sur le hockey, plus précisément le féminin. Et disons que le sport a peut-être trouvé en elle son meilleur représentant. Et brute et sordide, féministe, un peu, beaucoup, puis pas du tout, la jeune comédienne en a long à dire sur le sujet. Nous sommes tombés amoureux de David Beaucage, qui a décroché une série de gags sans hameçons, ni têtes, ni queues, et qui, surtout, a réussi à faire rimer Greta avec Karla Homolka. Il faut le faire. « Ce sont de bons amis à moi, hein ? « glissa l’hôte ici. Affirmative. Sentiments mitigés cependant sur le numéro d’Alexandre Forest qui a suivi, un “monocle” autoproclamé, qui a au moins le mérite de détourner les blagues “monocle”. Marylène Gendron a d’abord commencé par quelques blagues conventionnelles, avant d’évoluer dans une veine plus prometteuse, parallèlement à son rapport amour-haine avec la nourriture. Le “jeu” du service au volant de son McDo nous fera rire longtemps. Yacine Belhousse, invité français de Pierre-Yves Roy-Desmarais, n’a réussi que quelques sourires ici et là, et on comprend pourquoi : son numéro sur ses milliardaires les moins préférés (Batman, vraiment ?) était trop long et manquait franchement de rythme. Heureusement, vint ensuite Adib Alkhalidey, le point culminant de la soirée, sans doute l’acte le plus fort (et le plus fou) de ce premier gala. En quelques minutes, l’humoriste barbu a réussi à nous transporter dans son pays d’étape et son village “psychopathe”, où il vient de s’installer. Et lui, comment va-t-il ? Rien à signaler, si ce n’est qu’il est accro aux cookies et qu’il parle aux arbres. Vous devriez l’entendre imiter les renards. Ils sonnent comme “des sans-abri sont assassinés”. Disons que nous supposons que la nature ne l’a pas trop calmé. C’est bien aussi. Aussi, alertez les intéressés : l’humoriste sera de tous les galas. À noter que la série de galas (avec deux galas différents par soir) se poursuit ce jeudi soir (le 21 avec Phil Roy et Roxane Bruneau comme animateurs), vendredi (le 22 avec Richardson Zéphir et Eddy King) et samedi (le 23, avec Rosalie Vaillancourt ).