Dimanche, environ 600 personnes, brandissant une marée de tricolore russe, se sont rassemblées dans le centre-ville de Francfort sous le slogan “contre la haine et le harcèlement”, a rapporté l’agence de presse AFP. Comme de nombreuses personnes se sont rassemblées en même temps à Hanovre, dans le nord du pays, après un appel de membres de la communauté russophone, a indiqué la police locale à l’AFP. La veille, des manifestations similaires avaient eu lieu à Lübeck, dans le nord de l’Allemagne, avec 150 participants, selon la police, ainsi qu’à Stuttgart. A Francfort, des manifestants se sont d’abord retrouvés près du quartier des banques de la ville, face à une manifestation pro-ukrainienne d’une centaine de personnes, les deux camps étant séparés par un important cordon policier. Près de 600 personnes brandissant des drapeaux russes se sont rassemblées au centre-ville de Francfort, en Allemagne, dimanche 10 avril. (Boris Roessler / dpa via AP) BORIS ROESSLER / AP Une contre-manifestation en faveur de l’Ukraine a eu lieu dimanche 10 avril à Francfort, en Allemagne. PHILIPP VON DITFURTH / ΑΠ
La manifestation pro-russe a commencé, selon les organisateurs, à atteindre le cimetière central de la ville et à déposer des fleurs sur les tombes des soldats soviétiques morts pendant la Seconde Guerre mondiale. En tête de marche on pouvait lire sur une banderole : “Vérité et Diversité des opinions plutôt que PROPAGANDE”. A Hanovre, où des manifestants pro-russes ont organisé un rassemblement de voitures sous surveillance policière, un rassemblement de 3 500 personnes a scandé “Soutenez l’Ukraine !” “, selon la police. La veille, la police était venue arrêter un accompagnement similaire d’une soixantaine de véhicules en raison d’”infractions à la législation”, notamment “un soutien qui montrait la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine ainsi que l’usage de symboles interdits”, a précisé la police locale. Les autorités allemandes craignent que le conflit russo-ukrainien n’entre sur le territoire allemand. L’Allemagne compte 1,2 million de personnes, elles-mêmes ou leurs familles, venues de Russie et 325 000 d’Ukraine, auxquelles il faut ajouter l’arrivée de plus de 316 000 réfugiés ukrainiens le mois dernier. La multiplication des manifestations dénonçant la « russophobie » qui gagnerait l’Allemagne a suscité un vif débat dans le pays, tant les autorités y voient un risque d’instrumentalisation au profit des positions défendues par Moscou dans cette guerre. Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, la police a enregistré 383 crimes contre la Russie et 181 crimes contre l’Ukraine.