• Lire aussi : Air Canada prévoit de plus que doubler sa capacité • A lire aussi : Michael Rousseau présente ses excuses à un Français qui ne vole pas haut • À lire aussi : Entreprises fédérales assujetties à la loi 101 : Michael Rousseau devra travailler en français Dans une lettre de 17 pages envoyée aux plaignants et à Air Canada, Raymond Théberge écrit que l’entreprise n’a pas respecté la loi lorsque son patron, Michael Rousseau, s’est adressé à la Chambre de commerce de Montréal métropolitain (CCMM). “Air Canada n’a pas rempli ses obligations car elle n’a pas pris les mesures nécessaires pour que les personnes présentes aux événements du 3 novembre 2021 puissent communiquer et recevoir des informations dans la langue officielle de leur choix lorsque la loi l’exige”, écrit le commissaire. Raymond Theberge. “Par conséquent, les plaintes s’avèrent fondées compte tenu des obligations prévues dans cette partie de la loi”, poursuit-il. Genèse du fiasco Dans son rapport, M. Théberge examine la séquence des événements qui ont préparé le fiasco du 3 novembre. En février 2021, Michael Rousseau est devenu le patron de la compagnie aérienne. L’entreprise a déclaré plus tard au magazine qu’elle parlait “un français fonctionnel, qu’elle s’efforce d’améliorer”. Le 1er novembre, Le Journal rapportait que le PDG avait décidé de prononcer son premier discours en anglais au Québec. En apprenant cette nouvelle, plusieurs parties intéressées, dont le Commissariat et le Cabinet du Premier ministre du Québec, ont informé Air Canada de ses obligations linguistiques et des dangers associés à un tel discours. Mais l’entreprise a décidé d’ignorer les avertissements. Le chef s’exprima alors en anglais, répondant qu’il n’avait pas le temps d’apprendre le français et qu’il pouvait vivre à la Shakespeare pendant 14 ans à Montréal, « ce qui était l’honneur de la ville. “De nombreux plaignants ont déclaré que les commentaires du PDG étaient méprisants, irrespectueux, offensants, offensants, impardonnables et honteux, et qu’ils n’avaient aucune sensibilité à la langue française”, a-t-il déclaré. Le CCMM a été informé Dans sa défense, Air Canada prétend que la CCMM a été informée que le discours du PDG serait en anglais et n’a pas jugé utile de fournir une traduction simultanée aux participants. Air Canada estime également que M. Rousseau n’aurait pas dû respecter les deux langues officielles lors de ses échanges avec les journalistes, notamment les représentants du Journal et de TVA. Le commissaire n’a pas accepté les arguments d’Air Canada, mais a déclaré que la compagnie avait “pris des mesures pour démontrer son engagement dans les deux langues officielles”. Dans son rapport, le commissaire aux langues officielles, Raymond Théberge, ne manque pas de mentionner l’importance de l’affaire Rousseau pour les francophones et formule plusieurs recommandations. “Je vois aussi que les événements du 3 novembre 2021 ont eu un réel impact sur le régime français au Canada”, écrit-il dans le document. Ce dernier recommande également à Air Canada de prendre “des mesures concrètes et efficaces pour informer les membres de la haute direction” que toutes les communications destinées au public “devraient toujours se faire dans les deux langues officielles de qualité égale”. Le commissaire propose également d’ajouter une cible de rendement spécifique sur les langues officielles à l’évaluation du rendement de chaque membre de la haute direction, « une cible qui sera liée à des indicateurs de rendement précis et mesurables ».
Air Canada devrait également fournir une mise à jour semestrielle sur l’avancement de ses initiatives, conclut M. Théberge. Démission demandée L’Impératif français, dont plusieurs membres se sont plaints au commissaire après les incidents de novembre, a dénoncé « la douceur et le langage » du rapport ainsi que la réponse du gouvernement canadien au dossier. « Ce problème est souhaitable dans les hautes sphères parlementaires pour la promotion de la langue anglaise, pour accompagner le déclin du français et pour la soumission du Québec à la vision canadienne », a déclaré le président Jean-Paul Perreault. Selon lui, cependant, le rapport est un autre élément qui devrait amener M. Rousseau à partir. “Étant donné que ce PDG d’Air Canada est monolingue anglais et ne parle donc pas français ou très peu, il n’aurait jamais dû être embauché”, a-t-il déclaré. Air Canada a déclaré qu’elle était au courant du rapport et qu’elle pouvait commenter. “Air Canada a récemment annoncé de nouvelles mesures en matière de langues officielles qui renforceront et renforceront son engagement envers le bilinguisme dans sa culture d’entreprise”, nous a-t-on envoyé un courriel.