L’Assemblée nationale a approuvé, aux premières heures du vendredi 22 juillet, le projet de loi “urgence” sur le pouvoir d’achat en première lecture après quatre jours de débats à haute tension entre la majorité et l’opposition. Voté après une nuit entière de débats chaotiques, le texte du gouvernement a été ratifié par 341 voix contre 116 et 21 abstentions, avec des voix de députés LR et RN qui ont salué certaines mesures allant “dans le bon sens”, tandis que la gauche a dénoncé un texte qui semble comme une “déclaration de guerre aux salaires”. Ce texte, qui était un test pour le camp présidentiel qui n’avait pas la majorité absolue à l’Assemblée, est censé répondre à l’inflation ainsi qu’à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Il doit désormais être complété par un projet de loi de finances rectificative (PLFR), dont l’examen débute vendredi à 15 heures avec, au menu, des mesures très controversées comme la suppression de la redevance sur les médias audiovisuels. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Un nouveau rapport de force se dessine à l’Assemblée avec examen de la facture du pouvoir d’achat
Triplement des primes d’assurance défiscalisées
Le projet de loi approuvé par le Parlement comprend un certain nombre de mesures, dont le triplement à 3 000 € des primes d’assurance défiscalisées que les entreprises peuvent payer à leurs travailleurs (6 000 € dans certains cas), une mesure combattue toute la semaine par le New People’s Ecological. et l’Union sociale (Nupes) qui demande des augmentations de salaire et notamment le salaire minimum. Les députés ont également augmenté les pensions de vieillesse et de nombreuses prestations (familiales, minima sociaux) de 4% rétroactivement au 1er juillet 2022, sans attendre la date de revalorisation annuelle automatique. Une augmentation de 3,5% des salaires des fonctionnaires et un chèque alimentaire de 100 euros (plus 50 euros par enfant) ont également été votés. Le coût estimé par le gouvernement de ce paquet de mesures s’élève à environ vingt milliards d’euros. A lire aussi : L’article s’adresse à nos abonnés Bruno Le Maire : « Nous avons changé nos méthodes. On écoute plus, on parle plus”
Faire face aux risques de pénurie d’énergie
Dans un rare moment de concorde mercredi après-midi, l’Assemblée a voté à la quasi-unanimité le découplage de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), un mode de calcul qui ne prend pas en compte les revenus du conjoint, une mesure à laquelle l’exécutif s’était opposé à la dernière Chambre. Enfin, le texte prévoit également plusieurs mesures pour faire face aux risques de pénuries énergétiques qui ont alimenté les discussions jeudi soir : il facilite le redémarrage imminent des centrales au charbon et crée un régime de réduction pour accélérer l’approvisionnement en gaz naturel du Terminal Flottant. Station GNL, qui pourrait voir un afflux de gaz de schiste américain. Dans un climat de tension intense, la gauche s’est unie contre ces dispositions “suicidaires” au niveau climatique, tandis que l’extrême droite s’en est prise aux “ayatollahs verts”. Le monde avec Reuters