A la mairie de Préchac, ce mardi. Pendant que le secrétaire photocopie les plans du village, les élus répondent aux appels des habitants inquiets. EA-C. La réponse est inchangée : « Pour l’instant, nous n’avons aucune information. Reste calme. Ne t’en fais pas. Nous vous informerons. La mairie se remplit. Trois élus municipaux viennent prêter main-forte. Béatrice photocopie les plans du village de 6 000 hectares et d’un millier d’habitants. « Au cas où l’ordre d’évacuation tomberait. Les appels suivent le vent et les éclairs : ils augmentent avec l’épaisseur de la fumée et avec l’annonce des dernières évacuations.

“À la pêche aux informations”

En route vers Langon, le maire Michel Mortani ne cache pas son agacement. « Nous allons à la pêche aux informations, car nous en avons peu. Mais de plus en plus d’habitants inquiets nous demandent. Lundi, avec les maires d’Uzeste et de Bourideys, nous avons été conviés à une réunion sur l’évacuation de Villandraut organisée par les autorités, pour savoir comment ça se passe. J’ai rencontré mon conseil municipal et nous avons fait le tour des habitants des zones isolées. » A Uzeste, 400 habitants, le maire, Éric Douence, est en train de récolter les contacts de ses électeurs et de jongler avec le téléphone. « Oui, madame, il y a de la fumée. Non, ce n’est pas un nouvel incendie suspect”, répond-il à une dame de 90 ans qui est “inquiète” et ne voudrait pas “être dans une salle de sport, sur un lit par terre”. « Villandraut a été évacué à cause des fumées de Landiras. Alors quand les gens les voient venir vers nous, certains paniquent. On se tient au courant parmi les élus, grâce à une boucle WhatsApp qui rassemble tous les maires de la communauté de communes. Et nous essayons d’apaiser nos électeurs. » “Oui, madame, il y a de la fumée”, répond un non gentleman maire d’Uzeste inquiet. Non, un nouvel incendie n’est pas suspecté. » EA-C. La fin d’après-midi s’annonce, la fumée se dissipe enfin à Bourides, belle aérée nichée au milieu des pins. Les 103 habitants vivent à la frontière des Landes. A la mairie, le premier juge, Michel Morlet, est fatigué : « Je n’ai pas reçu de consignes, je calme les gens du mieux que je peux. Je leur dis : « Oui, c’est inquiétant, mais le vent tourne. Depuis le début de la crise, il n’y a pas eu de dialogue entre les autorités et les élus de l’industrie, qui sont pourtant des personnes qui peuvent servir de relais. Je ne comprends pas. »