Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes scrollent depuis plusieurs jours pour découvrir un message vocal d’Eric Zemmour sur la messagerie de leur smartphone. En trente secondes, il résume son programme, conseillant vivement aux allocataires de voter “pour la sécurité, contre l’immigration”. Problème : Contrairement à ce que la loi exige, Eric Zemour n’a pas fait précéder son message de références aux médias dans ce conflit politique. Auprès de BFMTV, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) annonce avoir reçu des signalements de cette campagne, qui a débuté quelques jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, et qu’elle “s’est rapprochée du candidat”.
Obligations non remplies
Dès lors, la Commission entend lui rappeler que “tout citoyen a le droit de s’opposer inconditionnellement à un conflit politique par le biais de bornes commutées. Cette possibilité ainsi que les modalités de son exercice doivent être déterminées dès le début du message”, a-t-il déclaré à BFMTV. . . En effet, lorsqu’un candidat fait appel à un prestataire spécialisé dans le démarchage téléphonique automatisé, il doit d’abord envoyer un premier message pour demander à la personne la plus proche d’accepter d’écouter un deuxième message, cette fois politisé. Il devra également préciser un email ou un numéro de téléphone à contacter pour s’opposer à toute demande de renseignement. Deux obligations qu’Eric Zemour n’a pas respectées. Le candidat à la reconquête n’est pas le seul à avoir développé une campagne d’appels automatisés. Toujours sur les réseaux sociaux, des internautes signalent des appels qui véhiculent un message de la candidate LR Valérie Pécresse, qui respecte pourtant les règles évoquées plus haut. En avril 2017, Emanuel Macron, alors candidat, avait lancé une campagne de même nature, invitant automatiquement six millions de personnes. Encore une fois en activant un premier message de notification. Une précaution qui n’avait pas empêché des signalements à la CNIL. Eric Zemmour pourrait également faire face à des sanctions de la CNIL sous un autre aspect : celui des envois massifs fin 2021. Le candidat, qui n’était pas encore candidat à l’époque, avait collecté ces données personnelles au travers de divers signalements, sans s’écarter de l’option aux internautes de refuser de s’abonner à ses newsletters. Une autre pratique illégale.