• À lire aussi : Tram : moins de prises de contrôle que prévu en raison du changement d’itinéraire La décision de près de trente pages dans le dossier opposant la Ville au groupe antitram Québec mérite mieux (QMM) est tombée jeudi à minuit. En conséquence, le juge Samson a rejeté la demande d’injonction temporaire de QMM, déclarant que “les demandeurs ne parviennent pas à démontrer un préjudice grave et irréparable imminent, la balance des inconvénients et de l’urgence”. Conséquences importantes Selon lui, “l’interruption des travaux sur le tramway de Québec aurait des conséquences infiniment plus importantes que les inconvénients immédiats précisément définis par les demandeurs”.
Le juge ajoute que, “ce critère de prépondérance des difficultés n’étant pas en faveur des demandeurs, la Cour ne peut, pour cette raison, accorder une injonction provisoire”.
Cela dit, Clément Samson reconnaît que les plaignants peuvent avoir un dossier à défendre devant les tribunaux. Selon le critère de “l’apparence de droit”, les avocats de QMM “soulèvent des questions pouvant faire l’objet d’un procès”, conclut-il. Comme il l’avait fait lors des réquisitions, le juge a rappelé que son rôle n’est pas de juger de la pertinence du mode de transport choisi (le tramway), mais plutôt de sa légalité. “La Cour n’a aucun rôle à jouer pour décider s’il s’agit d’une mauvaise décision prise par un gouvernement”, a-t-il réitéré. Les arguments ont été rejetés Semblant contredire l’un des principaux arguments des plaignants, le juge Samson a ajouté : « Il semble que le tramway ait fait l’objet d’un débat démocrate pendant la campagne électorale. [municipale] de 2021. Conclure que la démocratie est méprisée semble aller quelque peu au-delà de la réalité des choses. Au stade de l’injonction provisoire, il serait inapproprié d’accepter de telles allégations comme vraies.” Le juge Sampson a également rejeté deux autres arguments des plaignants selon lesquels l’abattage d’arbres et les expropriations constituaient “un préjudice grave et irréparable”. Selon lui, « les plans de reboisement font partie des engagements de la Municipalité et le Tribunal n’a aucune raison de le remettre en cause. Rétrospectivement, les dommages ne sont pas irréparables.
Aussi, « en ce qui concerne les avis d’expropriation, ils ne causent pas de dommages. Si, à la fin du processus, dans le pire des cas, si la Cour déclare que les expropriations étaient illégales, il est juridiquement entendu qu’elles pourront être restituées à leur ancien propriétaire et être indemnisées financièrement », écrit M. Sampson. Les deux parties doivent se rencontrer devant un juge le 29 août pour déterminer la suite. Une “conférence de gestion” est prévue ce jour-là pour fixer les dates auxquelles l’affaire pourra être entendue sur le fond.
Projet en péril Comme Le Journal l’a révélé dans son édition de jeudi, le bureau de projet du tramway estime que le moindre retard dans la réalisation des travaux préliminaires pourrait “mettre en péril” le grand chantier de près de 4 milliards de dollars. « Interruption des activités et des travaux préparatoires à ce stade du projet et, par conséquent, interruption éventuelle du processus d’approvisionnement en vue de sélectionner l’Infra privé [infrastructures] et M. [matériel roulant] comporte vraisemblablement un risque de démobilisation permanente pour le projet de tramway de Québec », a déclaré le directeur du bureau de projet, Daniel Genest.
De son côté, Québec a intérêt à affirmer que le projet de tramway est « illégal » et « inconstitutionnel » et à réclamer son arrêt immédiat. La semaine dernière, deux avocats ont déclaré au Journal que cet appel serait difficile à déposer. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.