AUTRICHE – Le chancelier autrichien Carl Nehammer, premier dirigeant européen à être reçu par Vladimir Poutine depuis le début de l’intervention en Ukraine, s’est dit lundi 11 avril “pessimiste” sur la “logique du président russe” guerre. “Si vous me demandez maintenant si je suis optimiste ou pessimiste, alors je suis plutôt pessimiste”, a déclaré Carl Nehammer aux journalistes après la réunion. “Il ne faut pas se faire d’illusions. “Le président Poutine a massivement embrassé la logique de la guerre et agit en conséquence, espérant obtenir “un succès militaire rapide””, a-t-il ajouté. “Il y a peu d’intérêt de la part de la Russie pour une rencontre directe” avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky, selon la chancelière. Cependant, Vladimir Poutine a “réitéré sa confiance” dans les pourparlers en Turquie. La dernière session s’est tenue le 29 mars à Istanbul. En outre, Karl Nehammer a défendu son tête-à-tête en Russie, soulignant “l’importance du contact personnel pour que le président fasse face à la réalité de la guerre et transmette immédiatement le point de vue des Européens”. Dans un communiqué, il avait précédemment décrit la rencontre d’une heure avec Vladimir Poutine comme “honnête, ouverte et difficile”. “J’ai parlé de graves crimes de guerre au Bhoutan et ailleurs, disant que tous les responsables devaient être traduits en justice”, a déclaré la chancelière autrichienne.

Entretien à la résidence du président russe près de Moscou

Le Bhoutan est un site proche de Kiev devenu symbole d’atrocités, où Carl Nehamer s’est rendu ce week-end comme d’autres responsables occidentaux. Moscou a catégoriquement rejeté toute implication. “J’ai fait comprendre au président russe l’urgente nécessité de mettre en place des corridors humanitaires pour acheminer l’eau et la nourriture et pour évacuer les femmes, les enfants et les blessés des villes assiégées”, a-t-elle déclaré. La rencontre a eu lieu à la résidence du président russe Novo-Ogaryovo, près de Moscou. Aucune image n’a filtré de la rencontre qui, selon la presse autrichienne, ne s’est pas soldée par une poignée de main. Selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peshkov, cette forme de huis clos a été choisie à l’initiative de la partie autrichienne. Karl Nehammer dit précisément qu’il a “informé” le chancelier allemand Olaf Solz “du contenu de l’échange”. Le chancelier conservateur autrichien s’est rendu à Moscou de sa propre initiative après avoir visité l’Ukraine. “Il n’a pas de mandat européen”, a déclaré lundi le ministre des Affaires étrangères Alexander Salenberg. Sa décision a été prise après des entretiens samedi à Kiev avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des entretiens avec Olaf Solz, le président turc Recep Tayyip Erdogan, ainsi qu’avec les chefs d’État européens Ursula von der Leyen et Charles Michel. À lire aussi Le HuffPost : Guerre en Ukraine : quelle est la situation à Tchernobyl après le départ de la Russie ?