Pour suivre le parcours macabre des attaques à l’épée de Carl Girouard, la police a traqué le sang des victimes en y plaçant de petits cônes orange. Il y avait tellement de sang qu’on a manqué de cônes, raconte la technicienne médico-légale Mélanie Fournier. Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre). Des techniciens judiciaires de la police de Québec ont suivi les traces de sang pour connaître le parcours de l’accusé, dans le Vieux-Québec. Photo : Radio-Canada / Service de police de la ville de Québec Avant cela, l’agent Vincent Giguère a montré aux jurés une vidéo de la nuit, où l’on voit les mouvements du tueur. Les jurés ont ainsi pu suivre pas à pas les événements enregistrés par de nombreuses caméras de surveillance. À 22 h 16, Carl Girouard arrête son véhicule du côté de la rue Saint-Louis, près de l’arche d’entrée du Château Frontenac. Il descend de son véhicule avant de se diriger devant l’entrée principale du célèbre hôtel, où il s’arrête un moment avant de poursuivre sa balade. La lame de son épée brille dans sa main droite. D’un pas décisif, le jeune homme tourna les talons, passa derrière les grilles du Château, revint sous la voûte et se dirigea vers la Place d’Armes. Ici, il attaque sa première victime. Il tire sur Rémy Bélanger en brandissant son épée de 77 cm. Lancez le widget. Ignorer le widget ? Fin du widget. Retour en haut du graphique ? L’attaque est d’une violence incroyable. Dans le jury, deux femmes portent la main à la bouche en signe de terreur. L’une d’elles secoue la tête de gauche à droite alors qu’on voit l’accusé attaquer M. Belanzer. Ce dernier parviendra à se relever et à fuir en escaladant le monument au centre de la place d’Armes. Zirouard tourne alors son attention vers sa prochaine victime, François Duchamp. Son homicide est filmé. Après son premier homicide, Zirouar agresse deux autres personnes rue Buade. Ensuite, on peut voir Carl Girouard, vêtu d’un kimono, prendre le temps de s’asseoir derrière le Séminaire de Québec. Après une pause de douze secondes, il recommence à courir. Rue des Remparts, on le voit marcher tenant son épée dans la main gauche à hauteur des hanches. Soudain, tel un prédateur localisant sa proie, il accélère, levant son épée à deux mains pour se précipiter vers la prochaine victime. Elle quitte le cadre de la caméra, mais à quelques pas de là sera retrouvée morte Susan Clermont, 61 ans. Le jury a pu voir des photos de la scène, tachées de sang. Alors qu’il continue de courir, il blesse deux autres personnes. Sur place, les policiers ont retrouvé une touffe de poils encore collée à la peau, et un toc coupé. Lors de la diffusion de la vidéo d’un quart d’heure, Zirouar avait la tête baissée, les yeux fixés sur le sol, comme il le faisait depuis le début du procès. Il n’eut qu’une seule réaction alors que le technicien de scène de crime décrivait les endroits où Mme Clermont a été retrouvée devant sa maison. Le tueur couvrit son visage de ses mains avant de s’étirer et de se balancer furieusement pendant quelques secondes. Après avoir pris de profondes inspirations, il sembla se ressaisir avant de reprendre sa position enroulée.

Autres indices

Dans les nombreux albums photos déposés en preuve, on constate que le véhicule de l’accusé, originaire de Sainte-Thérèse, a été ratissé. Les policiers y ont trouvé, entre autres, un récépissé de stationnement du quai Saint-André, près du lieu où il a été interpellé, daté du 31 octobre 2018. C’est exactement deux ans avant les faits. Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre). Un reçu de stationnement a été retrouvé dans la voiture de l’accusé, datant de deux ans avant l’attentat. Photo : Radio-Canada / Service de police de la ville de Québec L’étui de son arme se trouvait dans la Saturn de 2006, ainsi que la boîte à partir de laquelle elle a été livrée. Un astérisque marqué d’un feutre noir sur son tableau de bord était également visible dans cette case. Le jury a également pu voir sur une photo l’arme utilisée pour l’attentat. Une boîte contenant l’épée a également été présentée comme preuve. Sur d’autres photos, on voit le tueur habillé dans les toilettes d’un hôpital où il a été transporté après son arrestation. Une photo de son dos montre également deux tatouages ​​dont la signification n’a pas été expliquée. L’un d’eux est constitué de carrés noirs tandis que l’autre est un cercle plein de la même couleur. Le tatouage du dos de l’accusé. Photo : Radio-Canada / Service de police de la ville de Québec

Dans la tête de Carl Jirour

Avant de visionner la vidéo des événements du 31 octobre 2020, le jury a pu entendre le contre-interrogatoire d’une assistante sociale. Charles-André Bourdua a rencontré l’accusé en 2014-2015, neuf fois. Il a noté que l’ancien monde n’aimait pas le vieux tueur de Québec. Dans son monde idéal, il n’y avait pas d’armes, moins de monde et plus de pollution. A la fin de son intervention, l’assistante sociale avait orienté le jeune homme vers un bureau d’accès en santé mentale, afin de bénéficier du suivi psychologique. Agrandir l’image (Nouvelle fenêtre). Carl Jirouard après son arrestation. Photo : Radio-Canada / Service de police de la ville de Québec

Un juré de moins

Le procès se poursuit avec 11 jurés. Une jurée a dû passer un test après avoir appris de sa colocataire qu’elle venait de recevoir un diagnostic de COVID-19. La jurée a obtenu le même résultat, elle a donc dû démissionner. Le procès se poursuivra avec 11 jurés, avec le minimum autorisé par la loi 10. Le juge a annoncé que les jurés seront jugés mercredi matin, avant le jour de l’audience.