• Lisez aussi : Les peuples autochtones frustrés par la consultation sur la conservation des Caraïbes • Lire aussi : 50 caribous en voie de disparition ont été abattus sur la côte nord • À lire aussi : Caribous de Charlevoix et de la Gaspésie en captivité cet hiver “Nous avons des gens qui travaillent pour améliorer la conservation et, d’un autre côté, j’ai eu une communauté autochtone dans l’est de la province qui a détruit près de 10% d’un troupeau d’environ 500 forêts caribéennes”, a déclaré Dufour mercredi. Il a fait référence à un article du Journal la semaine dernière où l’on pouvait lire que 50 caribous forestiers avaient été tués depuis le début de l’année, lors de missions impliquant des membres de la communauté innue de Nutashkuan (Natashquan), au nord de la station de production de la Romaine – 4. “C’est très hypocrite de voir la CAQ pointer du doigt au lieu de prendre ses responsabilités”, a immédiatement réagi sur Twitter Kate Legault-Meek, le directeur des affaires parlementaires du Canada, Steven Guilbeault. Québec interdit la chasse au caribou forestier, une espèce en voie de disparition. Il n’en reste qu’environ 5 250 dans la province. Cependant, les communautés indigènes revendiquent leurs droits aux traditions ancestrales. “Si on a une communauté qui part, sous prétexte de sa charité, pour tuer des caribous dans un troupeau en voie de disparition et vulnérable, je pense qu’elle n’aide pas non plus la situation”, a ajouté Dufour. Cependant, les communautés indigènes sont fortement impliquées dans le sauvetage de l’espèce. Par exemple, le Conseil des Innus de Pessamit, à près de 60 km de Baie-Comeau, a suspendu la chasse aux antillais en forêt depuis 2008 pour protéger cette espèce sacrée. Archives photos Pierre Dufour a été critiqué pour son inaction dans la protection du caribou forestier. « À mon avis, il est malheureux qu’on tente de s’attaquer à un dossier de chasse autochtone, justifiée ou non, et à l’état des Caraïbes », a déclaré André Côté, directeur de l’État et des ressources au Conseil des Innus de Pessamit. “Les principales causes du déclin du caribou forestier et montagnard sont connues et documentées.” En effet, il a été constaté que l’espèce a été en grande partie décimée par l’exploitation forestière. « Partout au Canada et au Québec, les coupures [forestières] sont liés au déclin du caribou », a déclaré Steeve Côté, biologiste à l’Université Laval et fondateur du programme Caribou Ungava. Cependant, il a précisé qu’il n’y a pas de coupe dans la zone où les expéditions ont été faites, au nord de la Romaine-4. Le Conseil des Innus de Pessamit a également invité à plusieurs reprises le ministre Pierre Dufour à venir discuter de l’importance du lien entre le caribou et la culture innue. Le Conseil désire également l’informer des propositions visant à protéger l’espèce tout en réduisant l’impact sur l’industrie forestière. M. Dufour n’a jamais répondu aux invitations. Intensité Québec-Ottawa Selon le ministre de l’Environnement du Canada, Steven Guilbeault, le Québec ne coopère pas et ne s’implique pas assez dans la conservation du caribou. Par conséquent, le ministre a lancé un ultimatum la semaine dernière : Québec a jusqu’au 20 avril pour fournir toute information prouvant ses actions et sa bonne volonté, sinon le gouvernement fédéral imposera une ordonnance de protection qui lui permettra de contrôler la gestion des activités dans la zone habitée par le caribou. . De son côté, le ministre Dufour s’est défendu d’agir et a insisté sur la construction d’enclos destinés à la protection des petits troupeaux isolés, “pour se donner le temps de voir quelle action nous allons entreprendre”. Le Québec a également mis sur pied la Woodland Caribou Independent Commission, dont les consultations viennent de débuter. Aucun spécialiste du caribou n’y siège, un problème majeur selon le biologiste Steeve Côté. « L’Assemblée des Premières Nations (APNQL) regrette que le mandat de la Commission soit d’évaluer l’impact économique des mesures de protection des Caraïbes sur la gestion forestière, plutôt que de tenir compte de l’impact de l’exploitation forestière sur les droits des Caraïbes et des Premières Nations. », a déclaré l’APNQL dans un communiqué de presse il y a deux jours. Le Premier ministre François Lego a réitéré cette semaine qu’il souhaitait un “équilibre” entre la sauvegarde de l’espèce et la protection des emplois. Les communautés innues des Premières Nations d’Essipit et de Mashteuiatsh jugent également la Commission “inutile” et accusent Québec de tenter de gagner du temps. Ces communautés ont même déposé une requête contre Québec devant la Cour suprême pour dénoncer le manque de consultation des Premières Nations sur la protection caribéenne. – En collaboration avec Geneviève Lajoie Cliquez ici pour visionner le documentaire Défendons nos forêts, diffusé sur Vrai