Capitaine sur son navire. Lors d’une conférence de presse sur les institutions et la vie démocratique à Vernon, en Normandie, Marin Lepen a assumé, ce mardi 12 avril, de marginaliser les journalistes du Quotidien, accusés de “divertissement” plutôt que d’”information”. “Je suis chez moi, donc à mon QG et dans mon mouvement, c’est moi qui décide et j’imagine. J’ai décidé il y a plusieurs années que le Quotidien était une émission de divertissement et que je n’aurais pas à l’accréditer”, a expliqué sa candidate du Rassemblement national qui s’est rendue dans l’Eure interrogée sur les relations parfois houleuses entre son parti et la presse.
“Il n’y a pas de journalistes au Quotidien”
“Je n’ai jamais entendu, je crois, aucun de vos collègues se plaindre de la manière dont ils ont été traités dans cette campagne présidentielle, même si c’est parfois assez difficile vu le nombre”, a-t-il ajouté, assurant qu’il n’y a pas de problèmes avec d’autres moyens. . Elle a confirmé qu’elle ne choisirait pas les journalistes qui pourraient la suivre : “Je n’ai jamais fait ça”, a-t-elle argumenté au micro devant les journalistes. Repartant sur l’expulsion dont serait plus précisément victime l’émission TMC au lendemain de sa campagne, Marin Le Pen a déclaré qu’« il n’y a pas de journalistes au Quotidien. “Ce n’est pas une émission d’information ou de journaliste. C’est amusant, parfois très drôle, c’est une émission divertissante”, a-t-il déclaré.
Mediapart, Libération, Mayotte Hebdo tu te souviens
La question posée par un journaliste repose sur une responsabilité tendue entre le RN et la presse. En septembre 2019, le parti a temporairement retiré l’accréditation d’un journaliste Libérer pour couvrir son université d’été à Fréjus dans le Var, suite à la diffusion quotidienne d’un portrait de maire RN. A Mayotte en décembre 2021, les médias Mayotte Hebdomadaire a protesté contre l’interdiction faite à l’un de ses journalistes par le Rassemblement national de continuer à couvrir la campagne de Marin Le Pen sur l’île. Quelques années plus tôt, en 2017, lors de la campagne précédente, Paul Larrouturou, alors journaliste à l’émission Quotidien, avait été violemment expulsé par deux membres du service de sécurité de Marin Le Pen au Salon des Entrepreneurs. Il venait d’interroger Marin Le Pen sur le travail présumé fictif de son garde du corps avant qu’il ne soit licencié, malgré son accréditation. Ses journalistes Médiapartjusqu’à cette campagne et celles de l’émission du quotidien ne sont pas toujours accrédités aux réunions ou conférences de presse du candidat. Très récemment, le site Joursmais aussi ses journalistes Charlie HebdoBlast ou même BBC World n’ont pas pu couvrir la soirée électorale du dimanche 10 avril, comme le rappelle HuffPost.
Atteinte à la “liberté d’expression”
Suite au départ du candidat normand le 12 avril, l’opposition favorable à Macron n’a pas manqué de réagir pour accuser le candidat. Pour Christophe Castaner, c’est “la liberté d’expression” qui est touchée. Pour le compte de soutien Macron 2022, Marin Le Pen dévoile enfin son vrai visage. De passage à Strasbourg mardi après-midi, Emanuel Macron a dénoncé le choix du candidat d’extrême droite : “il fait la même chose que nous faisons aujourd’hui en Hongrie : il réduit et dégrade les droits”. Hortense de Montalivet avec l’AFP