(Québec) Le décret autorisant la ville de Québec à poursuivre l’exploitation du tramway n’aura aucune condition, a confirmé mercredi le gouvernement Legault. Posté à 16h45 Mis à jour à 16h48. Charles Lecavalier La Presse
“Il n’y a pas de clause d’acceptation dans les décrets”, a confirmé le ministre des Transports François Bonardel. Le document réglementaire autorisera Québec à publier des appels de propositions pour l’acquisition de matériel roulant et la construction d’infrastructures de réseau. La ville sera également éligible à 124 millions de dollars supplémentaires en travaux préparatoires. IMAGE FOURNIE PAR LA VILLE DE QUÉBEC C’est un bouleversement majeur pour le gouvernement Legault. La veille, le ministre de l’Énergie et député de Charlemagne Jonatan Julien a demandé à la majorité des citoyens d’appuyer le projet et François Legault en a posé une condition. « Quelqu’un peut-il être contre, s’assurer qu’un projet aussi important à Québec soit soutenu par la population? “, il a dit. Cette étape plutôt technique du projet de transport en commun a été au cœur d’un différend politique entre le maire de Québec Bruno Marsad et le gouvernement Legault. Il y a deux semaines, la CAQ réclamait l’abandon d’un tronçon de 500 mètres de voie publique sur le boulevard René-Lévesque au cœur de la ville. “L’idée d’une route commune m’inquiète beaucoup. «La vision régionale, le maire de Québec semble l’avoir oubliée», a déclaré le ministre des Transports. Il a posé comme condition pour le financement du tramway. Mais c’était surtout une déclaration accrocheuse du collègue du ministre Éric Caire : « Le maire de Québec dit qu’il ne veut pas faire la guerre à la voiture alors qu’il le prouve et arrête de contaminer l’existence des automobilistes avec des projets comme celui-ci », a-t-il déclaré. avant de prendre sa retraite. Finalement, il n’y aura pas de conditions. Le maire de Québec, Bruno Martshad, s’est dit très heureux du résultat. “Le fait que le maire de Québec soit gagnant, on s’en fout, ce n’est pas important, c’est d’aller de l’avant avec ce projet”, a-t-il déclaré en conférence de presse. Il a souligné qu’il continuera à travailler pour améliorer l’acceptation sociale du projet.

Le courage de Sylvain Lévesque

M. Marchand y voit un triomphe de l’autonomie municipale. « Ce n’est pas au gouvernement du Québec de choisir des éléments comme la voie commune. “Il réitère la responsabilité des villes dans le développement de notre territoire”, a-t-il déclaré. Il souligne que le projet peut être réalisé comme prévu, avec une date de livraison de 2028, et sans frais supplémentaires. Il a salué le courage de Sylvain Lévesque, député caquiste de Chauveau, qui a fait une sortie de tram plus tôt dans la journée “malgré les circonstances”. Son adversaire, le chef du Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime, fera campagne contre le plan. “Cela vaut la peine d’être souligné”, a déclaré le maire de Québec. Il a aussi appelé le gouvernement Legault à continuer de porter très haut le flambeau du transport collectif. “Je compte sur le gouvernement, et le Premier ministre a été très clair, pour être du bon côté du bateau, pour pouvoir dire qu’on va ici. […] pour le promouvoir. Je pense que mes attentes sont claires et j’espère désormais que nous serons unis et que nous ferons corps et âme pour faire avancer ce projet”. M. Duhaime n’a pas perdu de temps à afficher ses couleurs. Sur les réseaux sociaux, il a accusé la CAQ de procéder “au mauvais travail du tram, sans aucune acceptation sociale”. «Ça donne le feu vert aux travaux les plus chers de l’histoire du Québec, malgré le fait que la majorité de la population de la Capitale-Nationale n’en veut pas», a-t-il déploré.