Un actionnaire minoritaire met le feu aux poudres

La polémique sur la politique de rémunération de Stellantis a débuté lundi lorsque Phitrust, actionnaire minoritaire du groupe automobile franco-italien de droit néerlandais, a estimé que le salaire du PDG Carlos Tavares était de 66 millions d’euros. La société de gestion a ajouté des bénéfices en fonction des objectifs 2028 (et si le titre reste au moins au niveau actuel). Selon Stellantis, ces objectifs n’ont pas encore été atteints et s’intensifieront d’ici 2028. Selon le groupe, le salaire fixe de Carlos Tavares est de 2 millions d’euros. Il perçoit également une part variable, dont 7,5 M€ liés à ses performances, 2,4 M€ pour sa retraite. Il gagne également 1,7 million de dollars pour la réussite de la fusion de PSA et de Fiat Chrysler, devenue Stellantis, une prime non récurrente. En outre, il existe des actions gratuites basées sur des objectifs économiques et environnementaux mais leur maturité est fixée à 2026 et s’élève à 5,6 millions d’euros. Au total, Stellantis estime la rémunération de Carlos Tavares à 19,1 millions d’euros en 2021. Selon la règle, qui a été rejetée à l’Assemblée générale, John Elkann (président du groupe et président d’Exor, le premier actionnaire de Stellantis) recevra un total de 7,8 millions d’euros et le directeur financier du groupe, l’Américain Richard Palmer, 14 ans Les héritiers de l’ancien PDG de Fiat-Chrysler, Sergio Marchionne, décédé en 2018, toucheront également 8 millions 26 millions d’euros. Stellantis a rappelé que sur les questions d’indemnisation, l’avis de l’Assemblée générale était consultatif en vertu du droit néerlandais. Le groupe indiquera ultérieurement comment il décide de tenir compte de la décision des actionnaires. Le ministre français de l’Economie et des Finances, Bruno Lemerre, a qualifié mercredi le salaire de Carlos Tavares d’”excessif”. “Cette redevance est excessive”, a-t-il déclaré à France 5 lors de l’émission C à vous. “Ce salaire est excessif. Il provoque des réactions des salariés. Il devrait nous amener à réfléchir sur cette question des salaires des dirigeants par rapport aux salariés de l’entreprise, mais faites-le au niveau européen car sinon vous perdrez tous les bons patrons qu’ils ont résultats.”, a ajouté le ministre.

                                latribune.fr
            13 avril 2022, 20h05