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En 2014, la première ministre Pauline Marois a annoncé un prêt sans intérêt de 40 millions de dollars et deux subventions totalisant 12 millions de dollars à Aldo. L’aide était destinée à l’achat de logiciels et d’ordinateurs pour permettre à l’entreprise de mieux vendre ses produits sur Internet.
La mise en œuvre difficile du projet de modernisation informatique et la baisse des ventes d’Aldo plongent cependant l’entreprise dans une crise financière. Exacerbée par la pandémie, la situation a contraint Aldo à se protéger de ses créanciers en mai 2020.
Croulée sous plus de 600 millions de dollars de dettes, l’entreprise a été contrainte de fermer 266 de ses 715 magasins et de licencier 600 employés, dont la moitié à son siège social de Montréal.
Des miettes pour les créanciers
Dans le cadre d’un projet de règlement dévoilé en avril, Aldo a accepté de rembourser les 278 millions de dollars qu’il doit à ses banquiers sur une période de sept ans. Les autres créanciers n’ont reçu que 6 % de ce que l’entreprise leur devait (le pourcentage était plus élevé pour ceux dont les créances étaient de 83 000 $ ou moins).
Le ministère des Finances du Québec pensait pouvoir récupérer la totalité du prêt de 40 millions de dollars puisqu’il était garanti par un logiciel appartenant à Aldo.
La société a cependant fait valoir, sur la base d’un rapport du cabinet comptable KPMG, que ces actifs ne valaient que 3,3 millions de dollars. Le gouvernement a réagi en commandant un rapport à Deloitte qui a plutôt évalué leur valeur à 86 millions de dollars.
Le juge Michel Pinsonnault de la Cour suprême et la juge Marie-Josée Hogue de la Cour d’appel ont tous deux souscrit aux arguments d’Aldo.
Pour justifier sa décision, le juge Pinsonnault a soutenu que l’entreprise ne serait pas en mesure de rembourser le gouvernement sans mettre en péril son redressement, ce qui pourrait entraîner la perte de 4 350 emplois, dont 1 150 au Québec. Au tribunal, cependant, le gouvernement avait plaidé qu’il n’était pas pressé de revenir.
Par conséquent, le Québec perd 34,5 millions de dollars sur son prêt de 40 millions de dollars ainsi qu’un prêt non garanti de 2,7 millions de dollars. De son côté, la société d’État fédérale Exportation et développement Canada (EDC) a perdu la majeure partie des 13,8 millions de dollars que lui devait Aldo.
Il paie 28 millions de dollars
Photo d’archives, Chantal Poirier
Aldo Bensadoun, fondateur d’Aldo
Le fondateur du détaillant, Aldo Bensadoun, a payé un peu plus de 28 millions de dollars pour le renflouer et le garder sous contrôle. L’homme d’affaires octogénaire a perdu le prêt de 100 millions de dollars qu’il avait prêté au détaillant.
Rappelons qu’en 2017, M. Bensadoun a fait un don de 25 millions de dollars à l’Université McGill pour créer une école de commerce de détail qui porte son nom.
De plus, à la fin de 2020, sa fondation familiale avait des actifs d’une valeur de plus de 26 millions de dollars, selon les données publiques de l’Agence du revenu du Canada.
Aldo et Bref
Fondation : 1972 Employés (2022) : 5700 Chiffre d’affaires (2019) : 1,3 milliard de dollars Pertes d’exploitation (2019) : 108 millions de dollars
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