Les députés ont voté dans la nuit de jeudi à vendredi le projet de loi “pour des mesures extraordinaires de protection du pouvoir d’achat”. 341 élus ont voté en faveur de ce texte, 116 contre. 21 députés étaient absents. Débuté lundi, l’examen de ce projet de loi s’est transformé en bagarre hier soir et en un débat chaotique qui s’est envenimé autour des questions énergétiques. En début de semaine, diverses mesures ont été votées : le relèvement du plafond de la prime Macron, le découplage de l’allocation adulte handicapé ou encore la revalorisation de 4 % des retraites et des prestations sociales.

Une épreuve pour LREM

Ce texte, qui était un test pour le camp présidentiel qui n’avait pas la majorité absolue à l’Assemblée, est censé répondre à l’inflation ainsi qu’à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine. Il doit désormais être complété par un projet de loi de finances rectificative dont l’examen débutera ce vendredi avec, au menu, des mesures très controversées comme la suppression de la redevance sur les médias audiovisuels. Le plan approuvé par l’Assemblée comprend une série de mesures, dont le triplement à 6 000 € des primes défiscalisées que les entreprises peuvent verser à leurs salariés, une mesure combattue toute la semaine par les Nupes, qui réclame des augmentations de salaires et notamment du salaire minimum. Le texte comprend également plusieurs mesures pour faire face aux risques de pénurie d’énergie qui électrisent le débat de jeudi soir : assouplir le prochain redémarrage des centrales électriques au charbon et créer un régime dégressif pour accélérer l’approvisionnement en gaz naturel à partir d’un terminal méthanier flottant, qui pourrait voir le flux de gaz de schiste américain. Dans un climat de très haute tension, la gauche s’est unie contre ces dispositions « suicidaires » sur le plan climatique, tandis que l’extrême droite s’en est prise aux « ayatollahs verts ».