Il croit que les dommages immédiats et irréversibles dont les députés québécois craignent qu’ils en valent la peine, comme l’abattage d’arbres et les expropriations, ne se produiront probablement pas à court terme. Les plaignants n’ont pas réussi à prouver un préjudice grave et irréparable imminent, la balance des commodités et de l’urgence, a écrit le juge Sampson dans sa décision de 30 pages.

Points d’interêts

Pour les opposants au projet de tramway, il s’agit d’un premier revers de justice. Toutefois, le juge reconnaît que certaines questions juridiques soulevées par le Québec sont plus aptes à être d’intérêt public et peuvent être portées devant un tribunal lors d’un procès. Les travaux préparatoires à la construction du tramway peuvent se poursuivre jusqu’à nouvel ordre (archives). Photo : Radio Canada C’est le cas, entre autres, de l’obligation de tenir un référendum sur l’aménagement du territoire et du caractère prétendument déraisonnable du décret 655-2022 adopté par le gouvernement Legault, qui autorise Québec à procéder par anticipation à la construction du tramway. Représentés par l’avocat Guy Bertrand, les députés québécois feraient mieux d’obtenir une injonction temporaire d’arrêter les travaux sur le tram pour une période de 10 jours.

Demande renouvelable

S’ils gagnent, ils essaieront de renouveler les injonctions jusqu’à ce que le tribunal se prononce sur le fond de l’affaire, à savoir la légalité des décrets et règlements qui ont donné le feu vert à la construction du tramway, la démocratie ou le nom du projet et ses effets sur la population et l’environnement. De son côté, le directeur du bureau de projet, Daniel Genest, craignait une suspension des travaux qui, selon lui, mettrait en péril l’ensemble du projet. Moi Guy Bertrand, représentant du Québec mérite mieux. Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc Malgré ce revers, M. Bertrand reste convaincu de la pertinence de la cause qu’il défend et de ses chances de l’emporter in fine. [Le juge] rejette ce qu’on appelle une injonction provisoire. Il ne rejette donc pas notre cas. Il est très important. Il rejette [l’injonction] temporaire. Je vous dirais que 90% du temps les provisoires sont rejetés. Le fond compte, a commenté l’avocat après la décision. Selon lui, en retenant trois des cinq arguments avancés par ses clients, le juge ouvre la voie à un procès. Me Bertrand pense que cela augure bien pour la suite.

Comme au hockey

C’est étrange de dire qu’on se réjouit quand on perd l’intérim, mais l’intérim, c’est un peu comme un match de hockey et puis on perd la première période. Mais si vous avez une bonne équipe, de bons joueurs et que les arbitres ont raison, normalement vous gagnerez les deux autres périodes, a fait valoir l’avocat. La seule réponse de Québec est venue de l’attaché de presse du maire Bruno Marchand, actuellement en vacances. Nous sommes satisfaits de la décision émise aujourd’hui car elle permet à la Municipalité de poursuivre tous les travaux selon les échéanciers stipulés. Comme l’affaire est toujours devant les tribunaux, cette réaction sera la seule de la Ville et de ses agences, a indiqué Thomas Gaudreault dans un communiqué. Avec la collaboration de Pierre-Alexandre Bolduc et Martin Boucher