A partir de 2025, la location d’un logement de catégorie G sera interdite.Viendra ensuite la série d’appartements classés F en 2028 (après ceux classés E en 2034). Et c’est beaucoup de logements. Selon les données du ministère de la Transition écologique, il existe entre 4,9 et 7 millions de filtres énergétiques (foyers classés F et G) parmi les 29 millions de foyers en France. Ainsi, entre 17% et 24% du parc français seraient des logements de ce type. L’effet de cette mesure commence à se faire sentir. Une étude conjointe entre MeilleursAgents et SeLoger montre qu’en 2021, 12,9% des biens annoncés sur les sites analysés étaient des passoires énergétiques. « Courant 2021, la hausse des annonces à la vente atteint + 8 % pour les appartements au label F ou G, alors qu’elle se limite à + 3,5 % pour les appartements aux notes plus élevées. Quant aux maisons énergivores, le volume de leurs annonces explose (+7,4% en 1 an) alors que, dans le même temps, la tendance est à la baisse (-10,4%) des annonces de vente de maisons bénéficiant d’un meilleur DPE », notent les deux experts.

Jusqu’à -17% de perte en capital

Et comme prévu, ces biens mal notés sont dépréciés. A caractéristiques équivalentes (prestation antérieure, superficie…), un bien dont le DPE est F ou G voit son prix de vente diminuer de 6,7 % par rapport à celui d’un étudiant moyen (C, D ou E). Un appartement classé F ou G au DPE se vend, en moyenne, 13% de moins que s’il est labellisé A ou B. Quant à la décote sur un logement énergivore, elle monte jusqu’à -17%. Cela est lié à la « monnaie d’échange qu’est la perspective pour l’acquéreur d’un logement énergivore de devoir faire des travaux de rénovation énergétique s’il envisage de le louer », explique Barbara Castillo Rico, responsable économique chez Meilleurs Agents et SeLoger. En France, la hausse des prix de l’immobilier dans les forets est de 2% alors qu’elle atteint 5,7% pour les autres biens. A Paris, en revanche, les biens classés F ou G coûtent en moyenne 1,1% de plus que les autres. “La raison en est que, dans la capitale, de nombreux bâtiments historiques et aristocratiques sont des passoires énergétiques et les ménages qui sont prêts à déverser leur propriété dans la capitale accordent plus d’importance à cette caractéristique qu’à la valeur verte du bien.” Cependant, MeilleursAgents et SeLoger ont constaté un fort afflux d’appartements économes en énergie à vendre sur le marché des capitaux. Paris a enregistré une hausse du nombre d’annonces tamis énergétiques de + 34,3 %, contre + 8 % au niveau national.