La salle où se réunit le conseil stratégique du parti Les Républicains (LR), rue de Vaugirard à Paris, est bondée lorsque le téléphone de Christian Jacob sonne ce lundi 11 avril. La veille, les résultats du premier tour de l’élection présidentielle avaient laissé le parti dans l’expectative. Jamais dans son histoire il n’avait obtenu un score aussi bas : 4,78% des suffrages. Le comité stratégique convoqué par le président du parti doit trancher l’épineuse question des conséquences. Mais la candidate, Valérie Pécresse, était un peu en retard. Tout le monde l’attend. C’est elle qui appelle M. Jacob. Elle l’avertit qu’il improvise un micro dans la salle et qu’il va lancer un appel aux dons. Dans la salle, tout le monde se regarde, personne ne le savait.
C’est que pour Valérie Pécresse, comme pour la fête, l’heure est grave. Au lendemain d’une telle défaite, l’heure est au bilan politique, mais aussi économique. Moins de 5% des suffrages, le ministère des Finances ne restitue pas l’argent versé pour la campagne. Dans le hall de l’immeuble de la rue de Vaugirard, Valérie Pécresse semble inquiète : “La situation financière de ma campagne est désormais critique”, crie-t-elle. “Nous n’avons pas atteint les 5% qui nous permettraient d’obtenir les 7 millions de l’Etat que nous attendions”, a-t-il ajouté. Les républicains ne peuvent pas se permettre ces coûts. » Et d’insister : « Je suis personnellement endetté de 5 millions d’euros. »
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Pour tenter de combler le déficit, Valérie Pécresse a alors lancé un “appel national aux dons”, qui sera disponible directement sur le site internet que ses équipes avaient mis en place pour la campagne. C’est, explique-t-il, la survie de LR et, “au-delà, de la droite républicaine”. Les factures étant en cours, l’équipe de campagne dit ne pas connaître le montant exact des dépenses du candidat, mais assure qu’il est en dessous du plafond de 16,8 M€ : environ 15 M€.
“Les finances du parti ne sont pas menacées”
Au sein de LR, on tient tout de même à préciser : “Les finances du parti ne sont pas menacées”, a déclaré Daniel Fasquelle, maire du Touquet-Paris-Plage et trésorier de la formation. En 2017, après la défaite de François Fillon, l’ancien député a été chargé d’assainir les comptes d’un parti exsangue, qui avait longtemps été habitué à diriger. La vente du siège du 15e arrondissement de Paris, dont l’enseignement est désormais locataire, la chasse au moindre coût inutile et la stricte rationalisation de ce qu’il devrait être autorisé à mener à bien sa mission. En vue de la campagne présidentielle et législative, l’élu des Hauts-de-France a donc alloué 8 millions d’euros. Il a donné 5,5 millions au candidat. Et lui a prêté 2,5 millions d’euros, qu’il comptait récupérer. Il ne vous reste plus qu’à lire 39,92% de cet article. Ce qui suit est réservé aux abonnés.